Quand un Sénégalais et un Guadeloupéen d’origine se rencontrent sur scène, la culture parle. Et souvent, c’est bien plus que ce qu’entendent les oreilles. Cela n’a rien de métaphysique ! Ce sont des âmes qui se retrouvent à travers la culture. Entre Arnaud Dolmen et Khadim Niang, les oreilles des festivaliers ont sifflé. Dolmen, à la batterie, a présenté le jazz à la sauce caribéenne. La musique des îles, souvent dansante, a été mélangée aux fondamentaux du jazz. Le public a sanctionné positivement en se mettant à applaudir à la fin de chaque morceau. Ce qui a été exacerbé quand le percussionniste Khadim Niang a commencé à faire parler ses tam-tams. Cet instrument est envoûtant. Il n’est point possible de l’entendre tout en restant stoïque. Le corps trahit l’esprit. C’est soit une partie du corps qui bouge, soit c’est tout le corps. Un étranger qui voit ce spectacle pour la première fois, peut facilement croire que celui qui danse est entré en transe. Pour les locaux, c’est malheureusement ce qui manque au Saint-Louis Jazz. Les têtes d’affiche font généralement le job, mais il manque souvent ce pont culturel que construit le tam-tam. Khadim Niang l’a bien compris. Il laisse Arnaud Dolmen donner cette touche «sophistiquée» au jazz pour venir ensuite en appoint. Et cette recette était suffisante pour mettre le public dans tous ses états. Avec les percussions de Khadim Niang, il n’est point possible de s’ennuyer. Et c’est justement tout l’intérêt d’une telle programmation. En effet, hormis l’appréciation du public, cet échange est bénéfique au percussionniste sénégalais. Qui a désormais une ouverture pour voir d’autres publics pour d’autres musiques. «C’est quelque chose de très spécial pour moi», a déclaré Arnaud Dolmen. Qui a magnifié le prestige du festival. «C’est un honneur et un privilège d’être là et de ressentir cette vibration.» Même l’artiste n’a pas pu contenir sa joie tellement la prestation de Khadim Niang a été une réussite.