68 Sénégalais rapatriés du Niger : 40 Sénégalais bloqués encore à Niamey

Hier, 68 Sénégalais ont été rapatriés du Niger, alors que 33 restent encore bloqués sur le sol nigérien.
Bloqués au Niger depuis le mois de décembre pour la plupart, 68 migrants sénégalais expulsés d’Algérie sont arrivés hier à Dakar. «Si ce retour constitue un soulagement pour les familles des migrants irréguliers, à quelques jours de la fête de la Tabaski», Action pour les droits humains et l’amitié (Adha) parle d’une avancée sur le plan humanitaire. Adha «tient à rappeler fermement que tout rapatriement doit se faire dans le respect strict des droits humains et de la dignité des migrants». «Les erreurs commises lors du précédent rapatriement de 40 compatriotes en provenance du Niger en février 2025 ne doivent en aucun cas se reproduire, notamment les conditions d’accueil déplorables et l’absence d’assistance psychologique et médicale», alerte la structure. Pourquoi ? «L’Etat du Sénégal a l’obligation juridique et morale de garantir des conditions d’accueil conformes aux normes internationales des droits humains, notamment en matière de soins médicaux, de soutien psychologique et/ou d’hébergement.
Ainsi, il est impératif que les autorités assurent une prise en charge digne et respectueuse de ces rapatriés, tout en veillant à leur réintégration sociale et économique», rappelle Adama Mbengue.
Ce rapatriement ne va pas vider les Sénégalais des centres de rétention au Niger. «Environ une trentaine d’autres migrants sénégalais resteront bloqués au Niger pendant encore un long moment, dans des conditions extrêmement précaires, avant d’être rapatriés par les Nations unies. Malgré leur désir de rentrer au bercail, si l’Etat ne prend pas toutes ses responsabilités, ces compatriotes risquent de vivre le même calvaire que leurs compagnons qui rentreront le 4 juin. Ils devront souffrir encore pendant au moins cinq mois avant de voir leur rapatriement devenir réalité. Leur situation appelle à une intervention rapide et respectueuse de leur dignité humaine», ajoute M. Mbengue dans un communiqué.
Aujourd’hui, Adha demande au gouvernement de mettre «en place un dispositif d’accueil conforme aux standards internationaux des droits humains, garantissant un accompagnement psychologique et médical adapté, de prévoir une assistance sociale et économique pour faciliter la réintégration des rapatriés, accélérer le processus de rapatriement des migrants sénégalais restants, bloqués au Niger et en Algérie, en collaboration avec les organismes internationaux compétents». Enfin, elle demande à l’Etat de «s’engager fermement à ne plus reproduire les manquements observés lors du précédent rapatriement, afin de respecter la dignité et les droits fondamentaux de tous les migrants. Ces migrants sont avant tout des êtres humains en quête de dignité et de sécurité. Leurs conditions de rapatriement doivent être assurées dans le respect, la solidarité et la compassion».