Le remplacement de la Commission électorale nationale autonome (Cena) par une Commission électorale nationale indépendante (Ceni) n’est pas cautionné par l’opposition. Annoncée à l’issue du Dialogue national, cette réforme est rejetée par la Nouvelle Responsabilité de l’ancien Pm Amadou Bâ. C’est Zahra Iyane Thiam, porte-parole du parti, qui s’en explique.Par Amadou MBODJI – 

Le remplacement de la Commission électorale nationale autonome (Cena) par une Commission électorale nationale indépendante (Ceni) soulève des vagues, du moins du côté de l’opposition. La Nouvelle Responsabilité, parti de l’ancien Pm Amadou Ba, est montée au créneau pour afficher son opposition par rapport à un tel changement annoncé hier par Mamadou Seck, président de la Commission en charge du processus électoral. Ce nouvel organe, plus indépendant que la Cena, est annoncé après le Dialogue national sans que son nom ne soit précisé. Ce qui ne rencontre pas l’assentiment de la Nouvelle Res­ponsabilité à travers sa porte-parole, Zahra Iyane Thiam.
«Nous avons été clairs : nous ne sommes pas favorables à une transformation de la Cena en Ceni», a tenu à souligner Zahra Iyane Thiam. Membre de l’opposition qui a participé aux travaux de la Commission chargée d’examiner le processus électoral, la militante du parti de Amadou Ba, La Nouvelle Responsabilité, parle de consensus à la place d’un changement d’organe.
«Le consensus s’est plutôt formé autour du renforcement des organes existants», note l’ex-ministre sous l’ancien régime.
Composée de différentes sensibilités politiques et présidée par un expert du domaine, la commission en question avait pour mission de formuler des recommandations sur l’organisation des élections. Mais ses conclusions restent sujettes à débat. «Il n’est ni logique ni utile de modifier ce qui fonctionne. Ce serait une fuite en avant», mentionne celle qui porte la parole du parti de l’ancien Pm Amadou Ba. C’est ainsi qu’elle fait état des échos en provenance de leurs représentants siégeant dans ladite commission. Jugeant les dernières Législatives satisfaisantes, l’opposition s’en réfère pour justifier sa position. «Les dernières élections organisées sous la supervision de la Dgse se sont bien déroulées. Nous ne voyons pas l’intérêt de bouleverser un dispositif qui a fait ses preuves», fait remarquer Zahra Iyane Thiam.
L’opposition plaide pour une modernisation des outils et des procédures de la Cena en récusant toute «refonte de l’institution». «Ce que nous demandons, c’est plus d’efficacité, pas un changement de nature ou de statut», surligne-t-elle.
Les voix discordantes ne manquent pas pour autant. Cette division est actée par le rapport final de la Commission sur les réformes institutionnelles. «Il n’y a pas eu de consensus», lit-on dans le document qui souligne que si «certains membres sont favorables à une transformation en Ceni, d’autres y sont formellement opposés».
La formulation retenue dans le rapport reste tout de même prudente. Celle-ci indique seulement que «la majorité des responsables consultés se sont dit ouverts à une réforme».
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