Le séjour de Lat Diop en prison se poursuit. Ainsi, la Cour suprême s’est opposée hier à sa mise en liberté provisoire en donnant raison au Parquet, qui avait introduit un pourvoi après la décision de la Chambre d’accusation.

Par Amadou MBODJI – Lat Diop, ancien Directeur général de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase), reste en prison. Le prolongement de son séjour carcéral intervient à la suite de l’annulation de la décision de mise en liberté provisoire qui lui avait été accordée le 26 mars dernier. Un pourvoi en cassation avait été formulé par le Parquet général pour contester cette décision favorable à Lat Diop, qui avait infirmé une précédente ordonnance du Doyen des juges d’instruction du Pool judiciaire financier rejetant sa demande de mise en liberté. Les avocats de la défense que sont Mes Abdou Dialy Kane, Seydou Diagne, Souley­mane Soumaré, Alioune Badara Fall et Amadou Dionewar Soumaré ont plaidé hier pour le rejet du pourvoi. Mais c’était sans compter avec la Cour suprême qui a donné raison au Parquet en s’y opposant. Poursuivi pour un supposé détournement de fonds publics, extorsion de fonds et blanchiment de capitaux, sur un montant estimé à 8 milliards de F Cfa, Lat Diop est incarcéré depuis le 26 septembre 2024.

L’arrestation de l’ancien ministre des Sports fait suite à une plainte déposée par Mouhamed Dieng, administrateur de 1xBet Sénégal. Le mois dernier, la Cour de justice de la Cedeao avait donné raison à l’ancien Dg de la Lonase. Ce dernier avait saisi cette juridiction communautaire en dénonçant les restrictions injustifiées à sa liberté de mouvement dont il fait l’objet à travers cette interpellation. L’on se rappelle que Me El Hadj Amadou Sall, avocat du plaignant, avait fait savoir que la juridiction communautaire avait condamné l’Etat du Sénégal à verser quatre millions de francs Cfa, à titre de dommages et intérêts, à Lat Diop. Cette décision repose sur une reconnaissance claire, soutenait le conseil, de la responsabilité de l’Etat «dans l’atteinte aux droits fondamentaux garantis par les textes communautaires de la Cedeao». Mais cette décision ne semble pas avoir l’effet escompté, du moins pour le moment.
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