Par Khady SONKO – 

Une quarantaine de femmes représentantes de Gie, dans le département de Bignona, ont bénéficié d’une session de formation sur l’éducation financière et la culture de l’épargne. Initiée par Enda Ecopop en partenariat avec Wave, cette session de trois jours, lancée hier, vise à renforcer l’autonomie financière des femmes. «L’Initiative «Teranga Jiguene Ak Wave», c’est pour contribuer à la prospérité qu’on est en train de co-construire avec notre Agenda 2050 prôné par les nouvelles autorités du Sénégal», a souligné Mame Aïssatou Mbaye à l’ouverture de la session. Selon la Directrice exécutive adjointe à Enda Ecopop, une Ong basée à Dakar et qui fait partie du réseau international Enda Tiers-monde, «la formation répond à toutes les stratégies d’autonomisation économique des femmes». Les bénéficiaires s’activent dans des entreprises ou des activités génératrices de revenus.
«Nous croyons profondément que l’inclusion financière ne peut se résumer à un accès aux services. Elle doit s’accompagner de formation, de compréhension, d’appropriation. Autrement dit, donner aux femmes non seulement les outils numériques, mais aussi les connaissances nécessaires pour les utiliser pleinement et durablement», a déclaré Awa Gueye Ba. La Directrice régionale des politiques publiques de Wave d’ajouter : «Nous croyons que chaque femme devrait pouvoir gérer son argent en toute autonomie.»
La première cohorte concerne les femmes du milieu rural et quelques-unes du périurbain de Bignona. «Ce sont des femmes productrices, transformatrices commerçantes», a précisé Mame Aïssatou Mbaye.
Cette même session de renforcement de capacités en éducation financière et à l’épargne va se dérouler à Passy, dans la région de Fatick, et à Saint-Louis dans la commune de Fass Ngom, pendant trois jours. Au-delà de l’éducation financière et la culture de l’épargne, l’accès aux crédits, les stratégies d’autonomisation économique et surtout de leadership féminin seront enseignés aux bénéficiaires.
«D’autres jalons seront posés avec des partenaires pour permettre de continuer de suivre ces femmes en termes de coaching à distance ou sur site. Un plan d’accompagnement est en réflexion, et certainement les inputs de nos participants permettront de le stabiliser et de l’améliorer», espère la Directrice exécutive d’Enda Ecopop.
Elle explique : «L’éducation financière concerne la gestion de ses revenus, ses dépenses, avoir une meilleure lisibilité de ses dépenses, parvenir à trouver l’équilibre entre ses revenus et dépenses, parvenir à mettre 5%, 10% d’épargne de manière régulière et réfléchie pour avoir un objectif financier économique, mais surtout en termes de développement personnel, d’autonomisation financière, de création de nouvelles richesses.» A l’en croire, l’ambition avec ces femmes en les dotant de ces outils, c’est de leur permettre de pouvoir évoluer et de pouvoir mettre en place des structures beaucoup plus croissantes qui leur permettront de s’inscrire dans une perspective de développement économique durable.
La mairie de Bignona s’est réjouie du fait que la formation soit organisée dans sa collectivité. Pour Massamba Diédhiou, adjoint au maire de la commune de Bignona, «former les femmes, c’est former la population». Car, dit-il, «les femmes sont responsables de l’éducation des enfants». Il considère que l’éducation et l’initiation à l’épargne sont deux choses importantes pour permettre aux femmes de réaliser leurs projets.  Membre du Gie «Jongé» et représentante des femmes du département de Bignona, Sokhna Maty Diouf a salué l’initiative qui est venue, selon elle, à son heure. «Nous bénéficions souvent de formations, mais le suivi manque alors que nous en avons besoin. Nos attentes tournent autour du suivi, de l’accompagnement et de l’accès aux financements et aux crédits. Il n’est pas pertinent d’avoir de la connaissance sans avoir les moyens de pratiquer. Nous avons besoin de moyens, de nouvelles techniques. Si on avait cet accompagnement, on allait savoir comment développer nos affaires et les faire prospérer. Toutes les femmes travaillent mais ne savent pas comment gérer les économies», a plaidé la dame.
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