Saint-Louis – Relogement des victimes de la houle et sécurisation de la bande des 20 m : Les populations entrevoient l’espoir

Frappées par les inondations dues à la montée de la mer à Saint-Louis, les victimes de cette catastrophe peuvent afficher le sourire avec la pose de la dernière pierre du Projet de relèvement d’urgence et de résilience à Saint-Louis (Serrp). D’un coût de plus de 48 milliards F Cfa, il construit plus de 436 logements pour recaser les victimes de ces inondations.Par Cheikh NDIONGUE –
Dans le cadre de l’exécution du Projet de relèvement d’urgence et de résilience à Saint-Louis (Serrp), l’Agence de développement municipal (Adm) a organisé plusieurs activités de sensibilisation, mercredi et jeudi, à la Chambre de commerce et sur le site de relogement des populations affectées par la houle il y a quelques années. Ces activités, organisées sous forme de forums, avec comme objectif principal d’échanger avec les populations sur les difficultés qu’elles rencontrent et surtout de les sensibiliser sur l’état d’avancement du projet et les prochaines étapes, marquent une étape décisive dans la mise en œuvre de la dernière phase de ce projet, selon le Préfet de Saint-Louis et les responsables de l’Adm.
Selon les explications fournies par Abou Sow à la fin de la première activité, ce forum sur le projet Serrp, démarré depuis 2018 pour recaser les populations sinistrées et trouver des solutions durables sur la bande des 20 mètres séparant la mer des habitations suite aux différentes houles qui ont frappé la Langue de Barbarie, a pour objectif de réunir les bénéficiaires pour discuter de l’exécution du projet, afin de leur permettre d’exprimer leurs préoccupations par rapport au projet et sur les éventuels changements susceptibles d’être apportés par rapport à l’exécution devant les responsables de l’Adm, chargée de l’exécution, et des autorités administratives et techniciens chargés de la conduite du projet. Pour le Préfet Abou Sow, «cet objectif a été largement atteint, car les échanges ont permis de mettre toutes les questions sur la table et d’y apporter des réponses». Revenant sur les préoccupations formulées par les populations, l’autorité administrative a fait savoir qu’il s’agit, entre autres, de problèmes liés au transport des populations déplacées de la Langue de Barbarie au site de relogement de Djougop, une zone assez éloignée, alors que les populations, qui sont pour l’essentiel des pêcheurs, sont obligées de se déplacer au niveau de la Langue de Barbarie pour leurs activités ; des problèmes de sécurité liés au fait que les zones de recasement sont de nouvelles implantations pas encore prises en charge dans le cadre du maillage sécuritaire, mais aussi d’autres problèmes qui sont intrafamiliaux et liés au fait que plusieurs familles partagent une même concession ; ce qui fait que les problèmes sont transposés à Djougop. Il y a également certaines familles qui refusent catégoriquement de quitter leurs anciens domiciles de la langue de Barbarie, et la question des démolitions qui se pose avec acuité, certaines maisons libérées étant occupées par d’autres familles. «Ce qui constitue une préoccupation majeure», note le Préfet. Il a toutefois apporté des assurances que toutes ces questions trouveront des solutions auprès des autorités administratives qui continueront les discussions avec les populations sur certaines questions, mais aussi l’Adm qui se chargera de désigner une entreprise pour la démolition des maisons sur l’emprise de la bande des 20 mètres. Même si ce sont des opérations très difficiles, qui nécessitent la collaboration de plusieurs services comme la Senelec et la Sen’eau, le Préfet a annoncé la date du 31 juillet comme date butoir pour leur exécution.
En organisant ces forums, l’Adm mise sur un consensus territorial pour une bonne mise en œuvre des activités en cours sur la bande des 20 mètres, mais également des initiatives visant à reloger les ayants droit. Il s’agira donc de discuter avec les communautés locales sur la mise en œuvre du Plan d’actions et de réinstallation (Par) de la bande des 20 mètres sur la Langue de Barbarie, les activités de démolition et de requalification de ladite bande en vue de mieux protéger les populations, en attendant la mise en œuvre d’une solution durable. En outre, un important débat est axé sur la gestion du site (charte et code de conduite), la cohésion sociale avec les communautés hôtes, la gouvernance des Pôles d’infrastructures communales (Pic), Projets socio-économiques (Prose) et autres infrastructures réalisées, ainsi que leur pérennisation.
cndiongue@lequotidien.sn