Les populations du village de Thiéo, situé dans la commune de Notto-Diobass, dénoncent la délibération de plusieurs hectares en faveur de la mairie de leur localité et de l’Aprosi.Par Cheikh CAMARA – 

Les habitants du village de Thiéo, dans la commune de Notto-Diobass, ont tenu un point de presse, ce samedi, pour alerter, dénoncer et dire «Non», avec fermeté, à une «nouvelle tentative de spoliation de nos terres», une «injustice foncière qui n’a que trop duré».
Les contestataires se veulent précis et parlent de «150 hectares qui avaient été délibérés au nom de la commune de Notto-Diobass, sans le consentement des populations de Thiéo, mais qui, grâce à la mobilisation populaire et au dialogue, avaient été restitués à notre communauté». Mais, s’offusque la population de Thiéo, «grande fut notre surprise, notre indignation et notre colère, d’apprendre que 50 hectares parmi ces mêmes terres viennent d’être à nouveau délibérés au profit de l’Aprosi (Agence de promotion des sites industriels), une fois de plus, sans l’accord des populations de Thiéo !». Selon Mbaye Ciss, président du Collectif pour la défense des intérêts de Thiéo-Diobass, et ses camarades, «toute la population de Thiéo est contre le projet Diobass Smart City, parce qu’elle n’y voit pas son intérêt. C’est la raison pour laquelle nous disons non au maire de Notto-Diobass, Alioune Sarr». Pierre Ndakhname Ciss, membre du collectif, lui, de s’interroger : «Comment peut-on parler de développement inclusif sans parler, ni écouter les concernés ? Comment peut-on, en tant que maire, ignorer la volonté clairement expri­mée de la population qui vit sur ces terres, qui les exploite, qui en vit ?»
Les habitants de Thiéo rappellent que «la terre est notre patrimoine commun, notre mémoire, notre avenir. Elle n’est pas une marchandise à distribuer dans l’opacité ou pour satisfaire des intérêts particuliers». Aussi de dénoncer, avec «vigueur»,  cette «opération injuste, unilatérale et illégitime». Ils appellent toutes les autorités de ce pays, de l’Etat central aux autorités locales, le Sous-préfet, le Préfet, le Gouverneur, le ministre des Collectivités territoriales, son collègue de l’Urba­nisme et de l’habitat, le Premier ministre Ousmane Sonko, le président de la République Bassirou ­Dio­maye Diakhar Faye, à «prendre leurs responsabilités, se saisir du dossier avant que la situation ne dégénère».
La population de Thiéo exige : «l’annulation immédiate de cette délibération de 50 hectares» ; «le respect total de la volonté des populations de Thiéo» ; «la mise en place d’un cadre de concertation transparent et équitable pour toute décision relative au foncier de notre localité». Elle lance un appel à toutes les forces vives, les mouvements citoyens, la Société civile et les défenseurs des droits humains, à soutenir ce combat pour «la justice foncière à Thiéo, qui n’est pas une localité à vendre, qui n’est pas à diviser, qui se lèvera toujours pour défendre ses terres, son honneur et ses droits».
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