Le placement en garde à vue du chroniqueur de la Tfm, Badara Gadiaga, après son audition à la Division spéciale de la cybersécurité (Dsc) avant-hier mercredi, continue de susciter un tollé chez les partis politiques. C’est le cas du Parti socialiste et du mouvement «Nouvelle Responsabilité», qui s’offusquent contre «une tentative de restriction des libertés», tout en apportant leur soutien à Badara Gadiaga et aux autres personnes qui ont été arrêtées pour avoir simplement exprimé, disent-ils, leurs opinions.

 

Par Amadou MBODJI – Le Parti socialiste (Ps) se joint au concert de soutiens à Badara Gadiaga après sa convocation avant-hier mercredi par la cybersécurité, suivi de son placement en garde à vue le même jour. La formation socialiste, à travers un communiqué, a exprimé hier sa «vive préoccupation» face à ce qu’il considère comme des dérives autoritaires du nouveau régime en place. Le Ps fustige ainsi les «nombreuses tentatives d’intimidation exercées quotidiennement» contre les porteurs d’opinion, les professionnels de la presse et les chroniqueurs. Citant par la même occasion les convocations et arrestations pour des raisons jugées fallacieuses visant Abdou Nguer, Moustapha Diakhaté, Bachir Fofana, ainsi que le chroniqueur Badara Gadiaga. Les Socialistes indiquent que ces actes traduisent «la volonté manifeste du nouveau pouvoir de bâillonner les libertés démocratiques».

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Revenant également sur l’attitude du Premier ministre Ousmane Sonko, qu’il accuse de «violentes attaques verbales contre la Magis­trature» après une décision de la Cour suprême dans une affaire privée, le Ps estime que cette réaction illustre «une véritable tendance d’autoritarisme à laquelle il a habitué les Sénégalais depuis son arrivée aux affaires». Le Parti socialiste condamne fermement «toute tentative de remise en cause de l’exercice des libertés démocratiques consacrées par la Constitution», en tant que parti attaché aux principes fondamentaux qui gouvernent la République. Les Socialistes rappellent que ces libertés sont «des conquêtes de haute lutte» et affirment leur engagement pour la préservation de l’Etat de Droit. Le Ps exprime sa «solidarité et son soutien agissant» à toutes les victimes de ces dérives et réaffirme que les institutions doivent être «au service du Peuple et non d’un camp politique».

La «Nouvelle Responsa­bilité» est aussi montée au créneau pour dénoncer ce qu’elle qualifie «d’atteinte grave à la liberté d’expression». Les membres dudit mouvement prennent la défense de Badara Gadiaga en rappelant qu’il «n’a fait qu’exercer un droit essentiel dans toute démocratie : celui de s’exprimer librement». La privation de liberté liée à une prise de parole, selon la «Nouvelle Responsabilité», constitue une «dérive inquiétante» qui ne saurait être normalisée. A travers une déclaration de Moïse Sarr, qui porte la parole de ce mouvement dirigé par l’ancien Pm Amadou Ba, il est souligné que la «Nouvelle Responsabilité» refuse la banalisation de l’intimidation contre les «esprits libres» et réaffirme son engagement à défendre les libertés publiques. C’est ainsi que ce mouvement exprime son soutien total à Badara Gadiaga, ainsi qu’aux autres personnes détenues dans des circonstances similaires. «La liberté ne se négocie pas», conclut le communiqué.

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Pour rappel, en présence d’une foule nombreuse venue lui apporter son soutien, Badara Gadiaga avait été auditionné suite à une passe d’armes avec le député Amadou Bâ, membre du parti Pastef, sur le plateau de l’émission Jakaarlo diffusée sur la Tfm vendredi dernier.
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