Pour ne pas tomber dans les mêmes travers que certains pays pétroliers, le Sénégal a décidé de revoir ses codes minier, pétrolier et gazier, en vue d’une gestion rigoureuse de ses ressources naturelles. En prélude à ce chantier, le gouvernement a organisé, mardi, un atelier d’évaluation desdits codes.
Cet atelier «traduit le projet d’un Sénégal prospère, souverain, juste sur l’énergie», a indiqué le ministre de l’Ener­gie, Birame Soulèye Diop. Cette démarche, explique-t-il, «vise à instaurer la souveraineté de l’Etat sur ses ressources pétrolières, gazières et minières, l’optimisation et le partage équitable des revenus issus de l’exploitation des ressources naturelles, la protection effective des communautés locales impactées, mais aussi la consolidation d’un secteur extractif durable au service de l’industrialisation et de la création d’emplois locaux à travers un contenu local fort».

Les acteurs, la Société civile, les opérateurs, les partenaires techniques et financiers qui ont pris part à cette rencontre, vont ainsi s’atteler à réfléchir sur les principaux instruments juridiques qui encadrent l’exploitation des ressources extractives, ainsi que les importants défis qui interpellent l’avenir des exploitations pétrolières, gazières et minières.

«C’est une vision de notre développement, de notre souveraineté économique  et de notre avenir collectif», argue Birame Soulèye Diop. D’après lui, la politique du contenu local sera mise en œuvre dans tous les secteurs de l’économie nationale. Car il est impensable d’exploiter les ressources naturelles sans impliquer les collectivités territoriales.

«Les enjeux sont multiples, aussi bien pour l’Etat que pour les collectivités territoriales, notamment l’amélioration du profit de l’Etat, l’intégration des entreprises locales dans la chaîne d’approvisionnement des entreprises extractives, le développement des Pme et Pmi, et le transfert de technologie au profit des entreprises et des travailleurs locaux», a-t-il déclaré. Il est aussi d’avis qu’avec tous ces enjeux économiques, «le développement du contenu local favorise un climat social apaisé dans les zones d’opération et d’exploitation des ressources minières, pétrolières et gazières par la création et l’offre d’emplois, ainsi que par la contribution au développement socio-économique durable pour les collectivités territoriales». Et c’est dans ce sens que le ministre de l’Energie a invité les acteurs «à dépasser les diagnostics habituels» en vue d’atteindre l’objectif visé.

«Il nous faut sortir de nos certitudes d’antan. Nous sommes en train d’évaluer pour reconstituer le dispositif légal et réglementaire. Il nous faut sortir de nos bulles, de nos certitudes, pour remettre tout à plat, rediscuter. Donc, il est nécessaire de sortir des diagnostics habituels, d’aller au-delà des constats souvent répétés, de formuler des recommandations concrètes…», a-t-il plaidé.
En guise de recommandations pour cette proposition de réforme, il est suggéré «l’élaboration d’une feuille de route législative, claire et diversifiée, un renforcement des capacités juridiques de l’administration extractive, l’institution de mécanismes de veille juridique et de suivi réglementaire, d’ancrer la souveraineté dans un droit extractif compétitif et durable», entre autres.
Par Justin GOMIS – justin@lequotidien.sn