Les images ont fait le tour du net. L’édile de Keur Massar, Bilal Diatta, s’est violemment attaqué à des journalistes venus couvrir l’opération de déguerpissement au niveau du pont de Keur Massar. Les organisations de presse, la Convention des jeunes reporters (Cjrs), le Synpics et l’Appel condamnent unanimement ces actes.Par Amadou MBODJI –

 Un édile qui en vient aux mains avec des journalistes, c’est le triste spectacle offert hier dimanche par le maire de Keur Massar. Bilal Diatta, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’en est violemment pris à des journalistes et cameramen au cours de l’opération de désencombrement initiée par son homologue de la commune voisine. L’incident a fait réagir toutes les organisations de la presse, la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs), tout comme l’Association des éditeurs de la presse en ligne (Appel), ainsi que le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication (Synpics). Tous condamnent des «actes inqualifiables». Cet incident, survenu paradoxalement le jour de la Journée internationale de l’accès universel à l’information, est «une atteinte grave à la liberté de la presse, ainsi qu’au droit fondamental des citoyens à être informés», estime le Synpics. «C’est un triste incident qui survient en ce 28 septembre, Journée internationale de l’accès universel à l’information, et qui constitue une atteinte grave à la liberté de la presse et au droit des citoyens à être informés», renchérit la Cjrs.

L’attitude violente du maire de Keur Massar appelle «des excuses publiques et officielles de la part de Bilal Diatta auprès des équipes de presse qui étaient déployées», exige l’Appel. L’instance dirigée par Ibrahima Lissa Faye prévient que «ces professionnels ne sont ni des parias ni des pestiférés». «Ils sont sur le terrain pour s’acquitter de devoirs constitutionnels et garantir les droits fondamentaux que sont le droit à l’information et la liberté d’informer. Si de tels actes se répètent, l’Appel réunira immédiatement les reporters violentés pour déposer plainte devant le procureur de la République pour violence, voie de fait et tentative de destruction de matériel d’autrui.» La Cjrs fait part de sa «solidarité totale aux confrères et consœurs victimes, se tient à leur disposition pour toute assistance médicale ou juridique, et reste mobilisée pour la défense de la liberté de la presse et la dignité des journalistes». Le Synpics rappelle que de tels actes de violence à l’encontre de professionnels des médias sont indignes d’une autorité locale, tandis que la Cjrs appelle acteurs politiques et institutions administratives «à faire preuve de retenue et de responsabilité dans leurs rapports avec la presse».
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