Ag de l’Amicale des chanceliers des Affaires étrangères du Sénégal : Cheikh Niang dessine les contours d’une diplomatie «technologique»

Par Abdou Latif MANSARAY –
L’Amicale des chanceliers des affaires étrangères du Sénégal (Acaes) a tenu son Assemblée générale annuelle le week-end dernier, présidée par le ministre de l’Intégration africaine, des affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Cheikh Niang. Le thème de cette édition 2025, «Adapter le métier diplomatique aux mutations technologiques : entre modernité, agilité et sécurité», a été salué par le chef de la diplomatie sénégalaise. Il s’interroge : «Quel moyen pouvons-nous adopter pour faire face à cette bourrasque technique ?» Selon lui, «on est en train de faire face à une bourrasque, et dans cette bourrasque-là, quand on n’est pas préparé, on va vers un naufrage». Que faire ? «Je suis très heureux de voir que la thématique a été très bien cernée dans les interventions qui ont été faites aujourd’hui (samedi). On a parlé un peu de ce que la diplomatie doit faire pour adopter ces moyens en vue de changer son mode d’action et pour ne pas faire du surplace, et pour anticiper les difficultés à venir et vivre son temps. Il est toujours important, quand on est dans un contexte particulier, de pouvoir cerner les contraintes et défis, et c’est ainsi qu’on peut tirer son épingle du jeu», conseille M. Niang.
Aujourd’hui, le monde a changé, poussant tous les corps à se réajuster. «Nous sommes dans un monde ouvert, qui est en compétition, un monde de positionnement. Et le rôle de la diplomatie est de positionner le pays, de défendre ses intérêts. Comme nous le savons, les Etats n’ont pas d’amis, mais seulement des intérêts. Et par rapport à ces intérêts, il faut tenir compte de l’environnement technologique, tirer profit au maximum de ce que ces outils technologiques offrent pour maximiser les résultats», poursuit Cheikh Niang. Interpellé sur comment le Sénégal pourra s’adapter justement à cette technologie, le ministre explique : «Je pense que c’est une démarche qu’on doit aussi dupliquer partout. Tous les segments de la vie nationale intéressés (par la question) doivent s’atteler à ce travail, car en ce qui concerne mon département, nous envisageons de mener cette réflexion. Vous savez, pour bien défendre sa souveraineté, il faut maîtriser l’environnement international. Pour une souveraineté, il faut s’appuyer sur des éléments qui vous permettent de la défendre. Quand on parle de souveraineté, il est important d’abord d’avoir une maîtrise des outils, et une fois qu’on l’a, on peut définir nos objectifs. Pour moi, la souveraineté s’exerce quand on est capable de défendre nos objectifs sans pour autant subir l’influence des autres.»
Par ailleurs, Mactar Fall, président de l’Acaes, après deux ans à la tête de cette structure, s’en va. «C’est aux collègues d’apprécier, nous allons travailler ensemble pour valoriser ce métier de chancelier au Sénégal. Après deux ans, je pense qu’on a fait beaucoup de réalisations visant à améliorer les conditions de travail des chanceliers, à valoriser les chanceliers. Aujourd’hui, on peut le dire avec beaucoup de satisfaction, car tous les consuls généraux sont des chanceliers des Affaires étrangères.»
latifmansaray@lequotidien.sn