Mesure – Protection sociale dans le secteur : La non-application de la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale mise en lumière


La réunion du Comité scientifique de la stratégie nationale de la protection sociale sur l’accélérateur mondial s’est tenue hier. Un système de protection sociale pour les agriculteurs, avec la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale de 2004 dont l’application peine à se faire a été soulevée El Hadji Thierno Cissé, coordonnateur du Conseil national de concertation et de coopération (Cncr) lors de cette rencontre présidée par Matar Sène, le Délégué général à la protection sociale et à la solidarité nationale du Sénégal (Dgpsn). Ce dernier appelle à une synergie d’action pour un système de protection sociale pour tous.
La réunion du Comité scientifique de la stratégie nationale de la protection sociale sur l’accélérateur mondial tenue hier a été une occasion de mettre en lumière sur l’importance de la protection sociale pour les travailleurs, en particulier ceux du monde rural et du secteur agricole. El Hadji Thierno Cissé, coordonnateur du Conseil national de concertation et de coopération (Cncr) qui en a attiré l’attention souligne que le Sénégal a été précurseur dans la mise en place d’un système de protection sociale pour les agriculteurs, avec la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale de 2004. Cependant, l’application de cette loi pose encore problème, selon lui. «Avec l’ambition de renforcer les emplois décents, mais également de garantir une protection sociale, en tout cas au travailleurs. Comme vous le savez, le secteur, en tout cas, couvert par la société civile à travers les Ong, moi je représente une organisation paysanne. C’est un secteur où cette question est d’une importance majeure, particulièrement pour les travailleurs du monde rural. Notre pays a été un des précurseurs, en tout cas dans l’ambition de développer le système de protection sociale des personnes exerçant les métiers de l’agriculture. Depuis la loi d’orientation agro-civil-pastoral de 2004, il a été acté que les personnes exerçant les métiers de l’agriculture bénéficient d’un régime de protection sociale. Mais il faut dire qu’au-delà du décret qui a été pris en 2008, nous n’avons pas pu opérationnaliser cette décision majeure», fait remarquer le coordonnateur du Cncr lors de l’ouverture hier de la réunion du comité technique de la stratégie nationale de la protection sociale sur l’accélérateur mondial.
Le représentant de la société civile souligne par ailleurs que les Ong tentent de mettre en place des mécanismes pour permettre aux travailleurs de ces structures d’accéder à la protection sociale. Tout en insistant sur l’importance de l’engagement de l’État du Sénégal pour garantir le succès de cette initiative mondiale.
Venu présider la rencontre, Matar Sène, le  Délégué général à la protection sociale et à la solidarité nationale du Sénégal (Dgpsn) soulève l’existence de plusieurs défis mais aussi des opportunités pour la protection sociale au moment où se tient la rencontre. «La réunion de ce jour intervient dans un contexte marqué par des vulnérabilités structurelles persistantes, mais aussi par des opportunités inédites pour transformer notre modèle de protection sociale. Les mutations démographiques, les transitions économiques et les aléas climatiques appellent à une approche intégrée et résiliente», fait savoir le  Délégué général à la protection sociale et à la solidarité nationale du Sénégal. Pour une meilleure mise en œuvre de cette initiative, un certain nombre de piste a été dégagé par M Séne.  «L’accélérateur mondial, thématique principale de cette rencontre, offre une plateforme stratégique pour renforcer les synergies entre les politiques sociales, de l’emploi et de la transition écologique. Cette session du Comité technique doit permettre de partager et d’harmoniser nos cadres politiques et stratégiques, d’identifier les défis majeurs et les opportunités pour une mise en œuvre efficace de cette initiative et de renforcer la coordination entre toutes les parties prenantes», ajoute-t-il.  Un document de presse précise : « malgré l’importance accordée à la protection sociale aux échelons international, régional et national, le droit à la protection sociale n’est pas encore effectif partout. Selon le rapport 2020 de l’Oit sur la protection sociale dans le monde, seulement 46,9% de la population mondiale bénéficie d’au moins une protection sociale en espèce, notamment en Afrique.AU Sénégal, selon la base de données de l’Oit, la couverture sociale, hors santé, s’établit seulement à 19%.»
Par Amadou MBODJI – ambodji@lequotidien.sn

