16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre : Onu-Femmes met l’accent sur la lutte contre la violence numérique


Pour marquer sa ferme volonté d’éradiquer les violences faites aux femmes, l’Onu-femmes organise, à nouveau, 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre. Prévue 25 novembre au 10 décembre 2025, la campagne a pour thème : «Tous unis pour mettre fin à la violence numérique à l’égard des femmes et des filles.»
Par Dieynaba KANE – Ce 25 novembre débute les 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre. A l’instar des autres pays, le Sénégal se joint à la mobilisation internationale dans le cadre de la campagne mondiale des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre. Il faut rappeler que cette campagne est «menée sous l’égide des Nations unies et coordonnée par Onu-Femmes, en partenariat avec le ministère de la Famille et des solidarités, les agences des Nations unies et la Société civile». Dans un document, Onu-Femmes Sénégal renseigne que cet événement se déroule du 25 novembre au 10 décembre 2025 sous le thème : «Tous unis pour mettre fin à la violence numérique à l’égard des femmes et des filles.»
Cette année, informent les auteurs du document, «la campagne met en exergue la violence numérique, une menace croissante qui se propage à mesure que nos sociétés se digitalisent, et qui touche de manière disproportionnée les femmes et les filles, y compris au Sénégal». Il est souligné qu’à travers «cette campagne, Onu-Femmes et ses partenaires, le gouvernement, les agences du Système des Nations unies, la Société civile, le secteur privé, les médias, ainsi que l’ensemble des citoyennes et citoyens appellent à unir les efforts pour construire des espaces numériques sûrs, respectueux et inclusifs, où chaque femme et chaque fille puisse s’exprimer librement, sans peur ni intimidation». Poursuivant leurs propos, les auteurs de la note font remarquer que «la violence numérique englobe de multiples formes d’abus : harcèlement en ligne, diffusion d’images non consenties, menaces, désinformation sexiste et contenus misogynes». Et d’alerter : «Ces violences virtuelles ont des conséquences bien réelles : elles portent atteinte à la dignité, à la santé mentale et à la sécurité des femmes et des filles, et limitent leur participation à la vie publique.»
Données à l’appui, ils font savoir que «selon les Nations unies, près de 60% des femmes connectées ont déjà été confrontés à une forme de harcèlement ou d’abus en ligne». En Afrique de l’Ouest et du Centre, informent-ils, «ce phénomène s’intensifie, notamment à l’encontre des journalistes, militantes, femmes politiques et défenseures des droits humains». Et d’ajouter : «A l’échelle mondiale, les données indiquent que 90 à 95% des «deepfakes» diffusés en ligne sont non consensuels et ciblent dans 9 cas sur 10 des femmes.» S’agissant du Sénégal, l’agence onusienne estime que «malgré des avancées légales et institutionnelles notables, ces violences faites aux femmes et aux filles persistent, y compris sous leur forme numérique». D’ailleurs, à en croire les auteurs du document, «les réseaux sociaux deviennent parfois des espaces d’intimidation et de stigmatisation, où de nombreuses femmes, notamment les jeunes et les femmes leaders d’opinion, subissent le harcèlement et la diffamation». Ce constat fait, il s’agira, avec la campagne Tous Unis 2025, de rappeler «que la lutte contre la violence numérique est une responsabilité partagée». «Les Etats, les entreprises technologiques, les médias, les établissements d’enseignement, les communautés et les familles ont tous un rôle essentiel à jouer pour prévenir, signaler et éliminer ces violences», explique Onu-Femmes Sénégal dans sa note.
Par ailleurs, il est indiqué que «les Nations unies réaffirment la nécessité d’une action coordonnée et multisectorielle pour mettre fin à la violence numérique à l’égard des femmes et des filles». Cela, soutiennent les responsables de cette campagne, «implique le renforcement des cadres juridiques, une responsabilité accrue des plateformes numériques, un accès effectif à la Justice et à des services spécialisés pour les survivantes, ainsi qu’une éducation numérique fondée sur le respect, la prévention et l’égalité». Selon eux, cette «campagne met également en lumière la mobilisation des hommes et des garçons, et le rôle déterminant des organisations féministes et communautaires, véritables moteurs du changement social et de la construction d’espaces numériques sûrs pour toutes et tous». Et d’annoncer : «Tout au long des 16 jours, plusieurs activités de sensibilisation, d’engagement et de mobilisation citoyenne seront organisées à travers le pays, invitant chacune et chacun à agir pour un avenir sans violence.» Onu-Femmes rappelle que «partout dans le monde, la violence à l’égard des femmes et des filles demeure une réalité préoccupante : près d’une femme sur trois a subi une forme de violence physique ou sexuelle au cours de sa vie». «Ces violences, qu’elles soient physiques, psychologiques, économiques ou désormais numériques, constituent une violation majeure des droits humains et un obstacle à l’égalité entre les femmes et les hommes», précise l’agence dans son document.
dkane@lequotidien.sn


