Umoa – Politique monétaire : La Bceao maintient ses taux inchangés

Le principal taux directeur auquel la Banque centrale prête ses ressources aux banques commerciales, à 3, 25%, ainsi que le taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal, à 5, 25%, niveaux en vigueur depuis le 16 juin 2025, restent maintenus. Cette décision résulte de la dernière réunion au titre de l’année 2025 du Comité de politique monétaire de l’institut d’émission commun aux huit pays de l’Uemoa.
Par Dialigué FAYE – Le Comité de politique monétaire (Cpm) de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a tenu hier sa dernière réunion au titre de l’année 2025. A l’issue de cette rencontre, cette instance chargée de la définition de la politique monétaire au sein de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) a décidé de maintenir «le principal taux directeur auquel la Banque centrale prête ses ressources aux banques, à 3, 25%, ainsi que le taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal, à 5, 25%, en vigueur depuis le 16 juin 2025». Le comité a également décidé de maintenir à 3% le coefficient des réserves obligatoires applicable aux banques de l’Union.
Justifiant ces décisions, le président du Cmp invoque une activité économique vigoureuse au troisième trimestre 2025, avec une progression du Produit intérieur brut (Pib) en termes réels de 6, 6% en glissement annuel, après 6, 5% le trimestre précédent. «L’activité a été soutenue par la hausse de la consommation des ménages et la poursuite des investissements, notamment dans les infrastructures socio-économiques. Elle a également bénéficié de la bonne tenue de la campagne agricole, du secteur des services, ainsi que de celui des industries extractive et manufacturière. Ce dynamisme a été favorisé par un financement adéquat de l’économie. Les prêts accordés par les banques au secteur privé ont en effet augmenté de 6, 0% en un an à fin septembre 2025. Sur l’année 2025, la croissance économique de l’Union devrait ressortir à 6, 7%, après 6, 2% en 2024», mentionne le Cpm.
Comme autre indicateur macroéconomique analysé, Jean-Claude Kassi Brou et ses collègues soulignent «le taux d’inflation qui est ressorti à un taux négatif de -1, 3% au troisième trimestre 2025, après 0, 3% un trimestre plus tôt». Cette évolution, notent-ils dans leur communiqué final, «a été induite par la baisse des prix des produits alimentaires et énergétiques importés, ainsi que par l’augmentation de l’offre locale de produits céréaliers. Selon les prévisions, le taux d’inflation devrait s’établir en moyenne à 0, 2% en 2025, contre 3, 5% en 2024». Cependant, précise le Gouverneur de la Bceao, «les prévisions d’inflation restent soumises à des risques haussiers, notamment l’impact des tensions géopolitiques et commerciales sur les prix mondiaux des produits alimentaires et énergétiques, ainsi que la situation sécuritaire dans la sous-région».
Adressant les échanges extérieurs de l’Union, le Cpm renseigne qu’ils «se sont améliorés au cours de la récente période, en lien avec la hausse des exportations des produits pétroliers, l’augmentation des prix de l’or et du cacao, et la réduction des coûts des produits alimentaires et énergétiques importés. La mobilisation de ressources extérieures par les Etats membres a également renforcé cette tendance». Le Comité de politique monétaire continuera d’accorder une vigilance particulière aux risques susceptibles d’entraîner des hausses de prix et d’affecter les échanges extérieurs. Il promet de pendre, si nécessaire, les mesures idoines pour assurer la stabilité monétaire et financière de l’Union.
dialigue@lequotidien.sn

