Avec la multiplication des préavis des syndicats d’enseignant, l’année scolaire risque d’être perturbée. Abdou Faty, patron du Sels/A, annonce des perturbations à cause de «la politique de pourrissement, de dilatoire du nouveau gouvernement».
Une année scolaire fortement perturbée par une confrontation entre le gouvernement et les organisations syndicales de l’enseignement. C’est ce à quoi il faut s’attendre pour 2017-2018, selon le syndicat des enseignants libres du Sénégal/Authentique (Sels/A), qui a tenu un point de presse mardi pour se faire entendre. «Forcément nous allons vers une année scolaire perturbée», a fait savoir, lors de la rencontre, Abdou Faty, Secrétaire général de cette organisation, imputant le fait à «une attitude irresponsable du gouvernement». «Le gouvernement, au lieu de privilégier un dialogue sincère, des négociations sérieuses, opte pour une politique de pourrissement, de dilatoire et ouvre de nouveaux fronts», ont avisé les syndicalistes dans une déclaration liminaire lue par Pape Mbaye Marie Sylla, 1er Secrétaire général adjoint du Sels/A. Ils en ont voulu pour preuve de cette démarche maladroite du gouvernement, entre autres, les ponctions opérées sur les salaires du mois de septembre 2017 et l’unique appel à négocier avec les organisations syndicales en date du 6 juin. Suffisant alors pour la bande à Abdou Faty de poser les jalons de la lutte pour amener «ce gouvernement de campagne électorale» à prendre sérieusement la question. «Nous allons déposer dès demain 6 décembre, un préavis de grève et un mémorandum au ministère de la Fonction publique», a ainsi annoncé M. Sylla. «Préavis ne veut pas forcément dire que nous irons en grève, mais si après un mois le gouvernement n’appelle pas les organisations syndicales à des négociations sérieuses, nous allons entamer le mouvement», a-t-il averti, appelant les syndicats représentatifs, les autres de même, à la mise sur pied d’un cadre pour porter le combat ensemble. Reversement des ponctions sur les salaires de septembre, dématérialisation des actes administratifs, augmentation de l’indemnité de logement (60 mille francs actuellement,) déblocage du crédit Dmc, paiement des rappels, recrutement de 2000 enseignants pour combler le déficit : sur ces points, le Sels/ s’est dit intransigeant tout en invitant le Haut conseil du dialogue social, les parents d’élèves, la Société civile «à jouer correctement leur rôle» de médiateurs. «Ils (les médiateurs) doivent être neutres mais face à la vérité, ils doivent rendre compte à la population pour dire de manière fidèle là où ça bloque et qui en sont les responsables (…) On ne leur demande pas de prendre partie mais juste d’être fidèles par rapport à la réalité», a exhorté M. Faty.
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