Sur une demande de 913 mille 785 têtes de moutons pour la Tabaski 2017, 457 mille 643 ont été importées. C’est justement pour réduire  ce gap dans un premier temps et ensuite assurer pleinement la demande locale que des acteurs du secteur se sont regroupés pendant deux jours à Toubab Dialao (Yène) pour les besoins d’un atelier portant sur la rédaction du projet d’opérationnalisation de l’autosuffisance en moutons. «Je suis persuadée que la qualité des invités ici présents  impactera la qualité des travaux et des documents produits», a noté mardi la ministre de l’Elevage et des productions animales. Aminata Mbengue Ndiaye a participé au second  jour de l’atelier auquel ont pris part plusieurs organisations locales de la filière ovine, l’Association des maires du Sénégal (Ams) ainsi que l’Ong Heifer international, partenaire dans le projet. Cette Ong a eu à élaborer «des stratégies pour l’atteinte de l’autosuffisance en chèvres au Népal», d’après le document de presse et va offrir son expertise pour donner corps au Programme national d’autosuffisance en moutons (Pronam). «L’élevage ovin est devenu aujourd’hui, une priorité pour notre pays. Ainsi, pour relever les défis liés à cette chaine de valeur  ovine et satisfaire la demande nationale  en moutons, notamment pour la Tabaski, mon département a conçu, sur instruction du chef de l’Etat, un Programme national d’autosuffisance en moutons (Pronam). Ce programme, mis en œuvre de façon participative avec les acteurs de la filière et selon le principe du partenariat public-privé, devra à terme permettre la satisfaction de la demande en moutons de qualité et en quantité suffisante», a fait savoir la ministre. Pour y arriver, Mme Ndiaye a prôné une territorialisation effective et son appropriation par tous. Elle a à ce titre, relevé le projet «Initiative des maires pour l’autosuffisance en moutons (Imam)» devenu «une composante essentielle du programme nationale d’autosuffisance en moutons». «22 communes dans les régions de Kaolack, Fatick, Kaffrine, Thiès et Dakar  ont en 2017, alloué chacune un budget de 3 millions pour l’achat de brebis»,  a-t-elle servi en exemple.
Omar Bâ, secrétaire permanent de l’Ams, a exhorté à «un encadrement et une capacita­tion» des membres de son association pour mieux participer à l’élan pour l’autosuffisance. De la prédominance des pays limitrophes en matière d’élevage de moutons, Aminata Mbengue Ndiaye la met à l’actif  de la géographie. «Certains se demandent pourquoi le Sénégal n’arrive pas à satisfaire la demande au point de recourir à  la Mauritanie ou au Mali  à chaque Tabaski. Je vous dis que les conditions ne sont pas les mêmes, car ces pays sont quatre à cinq fois plus grand que le Sénégal d’où l’importance de leurs productions ovines», a soutenu la ministre, convaincue qu’à travers le Pronam, le Sénégal va arriver à l’autosuffisance.
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