Les étudiants drépanocytaires demandent beaucoup plus d’assistance. Hier, lors de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la maladie, l’Union universitaire de lutte contre la drépanocytose (Uuld) a organisé un panel là-dessus. Entre autres recommandations, la sensibilisation, une bonne alimentation, riche et variée, la surveillance de sa température, la consultation régulière d’un médecin sont conseillées.

Hier, la Journée mondiale de lutte contre la drépanocytose a été célébrée au Sénégal comme partout ailleurs dans le monde. L’Union universitaire de lutte contre la drépanocytose (Uuld) a organisé un panel de sensibilisation sur la maladie. Un moment pour les étudiants de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar vivant avec la maladie pour parler de leurs conditions d’études. Khadija Dé, présidente de l’Uuld, constate avec amertume que «c’est difficile pour les étudiants de suivre les cours et d’habiter dans les chambres du campus social, parce que ce n’est pas évident avec les conditions, c’est serré alors que les drépanocytaires ont besoin d’air». Selon elle, parmi les 300 membres que compte l’association, seuls environ 100 ne sont pas drépanocytaires. Et d’après la panéliste, Ndèye Fatou Bâ, le taux de prévalence de cette maladie héréditaire est de 10% au Sénégal.
Parlant du comportement d’un drépanocytaire pour mener une vie active, elle a recommandé ses camarades à éviter l’alcool et le tabac qui sont nocifs, dit-elle, «diminuent le taux de l’oxygène dans le sang» et cause la déshydratation. Mme Bâ, par ailleurs présidente de la commission scientifique de l’Uuld, a conseillé les uns et les autres à bannir le sport compétitif. «Il faut veiller à ne jamais manquer d’oxygène, donc éviter les endroits mal aérés, les hauteurs de plus de 1 500 m et les voyages en avion pas ou mal pressurisés», demande-t-elle. Toujours par rapport aux bonnes habitudes à avoir, Ndèye Fatou Bâ a invité les drépanocytaires à beaucoup boire, environ 3 litres d’eau par jour, avoir une bonne alimentation, riche et variée, surveiller leur température, voir régulièrement un médecin. L’étudiante en biologie a aussi exhorté les malades à bien se laver le corps et les dents pour éviter les microbes provoquant des infections, se donner et respecter une bonne hygiène de vie.
Par ailleurs, la présidente de la section Ucad a rappelé que «l’Uuld, créée en mars 2008, a depuis lors comme vocation première de venir en aide aux étudiants drépanocytaires sur le plan pédagogique mais aussi et surtout sur le plan social, et éventuellement sur le plan professionnel. Nous avons davantage besoin d’être appuyés et soutenus car la drépanocytose est une maladie aussi douloureuse que coûteuse».
Ayant besoin d’assistance aujourd’hui plus que jamais, Khadija Dé a lancé un appel aux autorités, particulièrement le ministère de la Santé et de l’action sociale mais également aux bonnes volontés.
Une minute de silence a été observée à la mémoire de Issa Baldé, Ibrahima Clédor Bodian, Abdoulaye Dieng et Mass Dia, tous des membres de l’Uuld emportés par cette maladie qui tue à petit feu. Une exposition sur les symptômes et autres informations sur la drépanocytose a été faite.

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