Lors de son passage à l’occasion de l’Examen périodique universel (Epu) des Nations unies relatif aux efforts des Etats sur les questions de droits de l’Homme du 5 au 9 novembre dernier, le Sénégal a rejeté les recommandations liées à la légalisation de l’homosexualité. Le ministre de la Justice, qui présidait hier l’atelier de restitution du passage de notre pays à l’Epu, informe que la délégation a soutenu que «notre pays n’était pas prêt pour la légalisation de l’homosexualité».

Le Sénégal a encore réaffirmé sa position de ne pas légaliser l’homosexualité. C’est ce qu’a fait savoir le ministre de la Justice hier, lors de la restitution du passage de notre pays à l’occasion de l’Examen périodique universel, un mécanisme des Nations unies qui permet d’évaluer les efforts fournis par chaque Etat pour améliorer la situation des droits de l’Homme, qui s’est tenu du 5 au 9 novembre dernier à Genève. Selon Ismaïla Madior Fall, la question des Lgbti (Lesbiennes, gay, bisexuels, transgenres et intersexuées) faisait partie des 28 recommandations formulées et qui ont été rejetées pas le Sénégal. Poursuivant ses explications, le ministre de la Justice souligne que «le Sénégal a soutenu sans ambages que notre pays n’était pas prêt pour la légalisation de l’homosexualité». D’après lui, «dans un discours franc et cordial, la délégation a dégagé une position claire sur la question des Lgbti et réaffirmé une position sur l’homosexualité déjà affirmée avec force par le président de la République lors de la visite du Président Obama». C’est presque la même position qui est aussi affichée concernant l’avortement médicalisé. Pour le ministre de la Justice, «les conditions ne sont pas encore réunies pour qu’on avance de façon significative sur la question» mais, assure-t-il, «les discussions sont en cours». Parlant des 28 recommandations rejetées, M. Fall informe que certaines portent également «sur la modification de certaines dispositions du Code de la famille relatif aux droits des femmes». Sur ces dispositions, le ministre informe «que notre société n’est pas encore mûre pour les accepter».
Au total, sur 256 recommandations, le Sénégal en a accepté 228. Celles-ci, à en croire Ismaïla Madior Fall, «sont liées au renforcement et la poursuite des efforts entamés pour rendre effectif le droit des personnes vulnérables, à savoir les femmes, les enfants, les personnes handicapées, aux institutions nationales de droits de l’Homme, en particulier le Comité national des droits de l’Homme». Sur ce dernier point, le ministre affirme qu’ils sont «en phase pour que cette institution nationale de protection des droits de l’Homme soit aux normes standards, conformément au principe de Paris».
Par ailleurs, M. Fall estime que «le passage du Sénégal devant le groupe de travail de l’Onu à l’occasion de cet exercice a été un grand succès». D’ailleurs, souligne-t-il, plébiscité par ses pairs, «le Sénégal a été choisi pour présider pour une période de deux ans le Conseil des droits de l’Homme de l’Onu à compter de janvier 2019».
dkane@lequotidien.sn