Face aux effets du changement climatique, l’Afrique s’engage pour une agriculture durable. A ce propos, l’Alliance pour une agriculture intelligente face au climat (Csa) créée par le Nepad tient son 3ème forum à Dakar. Cette réunion qui réunit toutes les parties prenantes se propose de réfléchir sur des solutions durables pour faire face et soutenir 25 millions de ménages agricoles d’ici à 2025.

Soutenir 25 millions de ménages agricoles à pratiquer l’agriculture intelligente d’ici à l’horizon 2015, tel est l’objectif de l’Alliance pour une agriculture intelligente face au climat en Afrique (Csa). Cette plateforme, créée par le Nepad pour renforcer la capacité de résilience des populations, tient son 3ème Forum à Dakar. Durant deux jours, les pays membres de l’Union africaine (Ua), le secteur privé et les parties prenantes concernées vont échanger et discuter autour du thème : «Vers une vision 25×25. Faire le point sur la Csa en Afrique.» Les participants vont partager leurs expériences pour déterminer les intérêts et les opportunités des activités agricoles liées aux changements climatiques. L’ambas­sadeur Amadou Diallo, administrateur principal de programme au Nepad, West Africa agency, considère ce Forum comme une occasion unique de partage, d’apprentissage et surtout de renforcement de la voie publique du Csa. Il a invité les Etats-membres, les communautés économiques régionales et les participants à apporter une collaboration active au cours de ces débats.
Cette plateforme veut favoriser les partenariats, les alliances et les réseaux à l’échelle du continent. Aussi soutenir une approche plus cohérente dans la formulation des cadres politiques nationaux en matière de changement climatique et de politique agricole. Cette ambition, déclinée à travers la vision 25X25 d’ici à 2025, recoupe les objectifs de Malabo sur l’accélération de la croissance et de la transformation de l’agriculture, mais aussi l’agenda africain 2063.
Amadou Diallo estime que l’Afrique doit forcément faire cet effort, car «nous sommes la partie du monde la plus durement touchée par les effets du changement climatique». Il en veut pour preuve l’augmentation des températures, la modification des régimes de précipitations, la hausse du niveau de la mer, entre autres. Des phénomènes qui «handicapent» le secteur agricole qui, pourtant, représente 37% du Pib et occupe une large partie de la population à l’image du Sénégal où 60% des personnes dépendent des productions agricoles, d’après Cheikh Dieng.
Pour le directeur de Cabinet du ministre de l’Environnement et du développement durable, les conséquences du changement climatique «menacent les progrès accomplis et rendent difficile et plus coûteux le développement de nos pays». Pour ces raisons, le représentant du ministre, Mame Thierno Dieng, soutient qu’il est important que les pays africains travaillent et multiplient les efforts pour réaliser l’agenda 2030, mais aussi la mise en œuvre de l’accord de Paris et soutenir les initiatives de la Grande muraille verte. Donnant l’exemple du Sénégal, il rappelle les actions initiées par le pays, notamment la lutte contre l’insécurité, le Programme national pour l’accélération de la production agricole, mais aussi la revalorisation des écosystèmes pour régénérer les forêts. Pour lui, «l’Afrique doit miser sur une agriculture intelligente en opérant des ruptures afin maîtriser son devenir».
ndieng@lequotidien.sn