En Afrique du Sud, le procureur le plus connu du pays a démissionné. Il s’agit de Gerrie Nel, célèbre pour avoir obtenu la condamnation du champion paralympique Oscar Pistorius pour le meurtre de sa petite amie. Magistrat depuis trente-cinq ans, Gerrie Nel a annoncé sa décision avec effet immédiat et confirmé son recrutement par un groupe de pression proche de la minorité blanche.

La démission du procureur sud-africain, Gerrie Nel, fait grincer des dents. Il rejoint Afri­forum, une organisation proche de la minorité afrikaner régulièrement accusée d’être raciste par le parti au pouvoir.
Lors d’une conférence de presse, Gerrie Nel a indiqué que son choix avait été motivé par la conviction qu’il y a une justice pour tous. «Je suis procureur et je le resterai toute ma vie», a-t-il ajouté. «Ma principale préoccupation a toujours été que chacun doit être égal devant la loi. Je sais et j’ai vu qu’il y a de plus en plus une perception que la justice est sélective dans ses inculpations. Si c’est le cas, je pense que c’est une idée fantastique que d’avoir une organisation qui s’assure que tout le monde est réellement égal devant la loi. Seul Afriforum a pensé à un tel projet et est prêt à le financer. Et parce qu’ils sont prêts à le faire, je suis prêt à les aider.»
Un reproche à peine voilé envers le Parquet perçu comme étant de moins en moins indépendant. Le procureur de la République, Shaun Abraham, récemment nommé par le Président Jacob Zuma, est d’ailleurs régulièrement accusé de protéger le chef de l’Etat. On dit que les relations entre Shaun Abraham et Gerrie Nel étaient très mauvaises, ce qui aurait précipité son départ.
Nel rejoint une équipe anticorruption mise sur pied par Afri­forum. L’organisation indique qu’avec cette nomination, elle espère envoyer un message aux hommes politiques corrompus. Nous visons très haut, indique l’organisation. Interrogé sur une éventuelle action contre le Président Jacob Zuma, Afri­forum s’est contenté de répondre : «Per­sonne n’est au-dessus des lois.»
Le départ de Gerrie Nel a suscité une avalanche de réactions sur les réseaux sociaux, certains accusant l’organisation qu’il rejoint d’être un «syndicat de Blancs» voire «raciste».
rfi.fr