Invité hier de l’émission radiophonique, «Le Grand jury» de la Rfm, l’avocat à la Cour, Mame Adama Guèye, s’est déclaré «surpris par la démission du Conseil supérieur de la magistrature qui est un bel exemple de solidarité, mais pas surpris par les propos» tenus dans la lettre adressée au président de la République par le démissionnaire Ibrahima Hamidou Dème, substitut général près la Cour d’appel. D’après Mame Adama Guèye, «les constats faits dans cette lettre l’ont déjà été en 2004 lorsque je participais à l’étude du Programme sectoriel justice en tant que consultant». Il ajoute que «ce n’est pas une situation nouvelle. Ce qui est nouveau, c’est qu’un magistrat qui est membre du Conseil supérieur de la magistrature démissionne. Et symboliquement c’est important, il faut en prendre acte et essayer d’avancer». Selon l’avocat, le constat dressé par Ibrahima Hamidou Dème «est implacable et il est très bien placé pour le dire» et «le soutien très circonstancié apporté par l’Union des magistrats du Sénégal est clair puisque les magistrats le soutienne sans réserve». A contario, Mame Adama Guèye juge «surprenante» l’attitude du ministre de la Justice et rappelle que «le 29 janvier 2016, il annonçait lors d’une rencontre avec le bâtonnier des avocats la convocation des Assises de la justice et que toutes les questions y seront débattues sans tabous. Jusqu’à présent, les Assises ne sont toujours pas convoquées». Par ailleurs, il souligne qu’«il faut qu’on dépasse la seule question de la gestion de carrière, car ce n’est qu’une dimension du problème auquel les dernières réformes n’ont pas répondu». Il précise enfin qu’il n’est pas favorable au fait d’«exclure totalement l’Exécutif du Conseil supérieur de la magistrature», mais plutôt partisan d’«une réorganisation de la gouvernance pour neutraliser la prééminence de l’Exécutif dans le fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature et l’ouvrir à d’autres personnalités de la société civile». bdavid@lequotidien.sn