Le président du Conseil national de l’Ordre des médecins du Sénégal accuse le ministre de la Santé de vouloir déstabiliser cette organisation «pour des raisons non encore avouées». Dans un document, Dr Alpha Boubacar Sy dénonce la violation de «la loi 66-069 du 4 juillet 1966 relative à l’exercice de la médecine et à l’Ordre des médecins». Selon Dr Sy, «l’Ordre des médecins a reçu, par le biais des réseaux sociaux, un communiqué relatif à l’organisation des membres des organes de l’ordre des médecins du Sénégal par une personne qui n’a aucune relation administrative et juridique» avec ladite structure. Dans la même veine, il explique que «le contenu de ce communiqué revêt une gravité sans précédent dans l’histoire de l’Ordre des médecins qui remonte à 53 ans». A l’en croire, le contenu dudit communiqué est en contradiction flagrante de la loi précitée «notamment en son article 26». D’après le président de cette organisation, cet article dispose : «Le Conseil national de l’ordre règle par délibération les affaires de l’Ordre.» Ce qui, selon lui, «n’a pas été le cas concernant le communiqué paru dans les réseaux sociaux». En outre, Dr Alpha Boubacar Sy souligne que «l’article 48 de la même loi dispose également qu’après la première élection du Conseil national de l’Ordre, le décret relatif à l’administration de l’ordre des médecins et des élections au Conseil de l’ordre ne pourra être pris ou modifié qu’après avis dudit conseil». Chose qui n’a pas été faite. D’après M. Sy, «le Conseil n’a pas été consulté et n’a pas donné son avis concernant le décret 2019-1727 portant nomination des membres de la commission chargée de l’organisation de renouvellement partiel des organes de l’Ordre proposé au président de la République par le ministre de la Santé». Analysant cette situation, Dr Sy soutient qu’il s’agit là «de la remise en cause de l’indépendance professionnelle des médecins». La preuve, selon lui, ce sont les deux tentatives d’organisation des élections de renouvellement partiel du Conseil national qui «ont été reportées à cause des comportements ma­nœuvriers du ministre de la Santé».

S’abstenir de déposer des listes des candidatures
Pour faire face à cette situation, le président dudit Conseil demande à ses confrères «de bien vouloir défendre les intérêts» de leur profession «par l’abstention de dépôts des listes des candidatures et de vote jusqu’à nouvel ordre». Il informe d’ailleurs que «deux recours en justice ont été déposés» et le président de la République est également saisi pour le règlement de ce conflit. Au-delà de ces actions, Alpha Boubacar Sy informe qu’une «réunion regroupant toutes les organisations du corps médical est également prévue dans les prochains jours». Le but de cette rencontre, précise-t-il, c’est d’harmoniser «les points de vue et l’adoption d’une démarche inclusive et efficace».