En prélude au 10ème congrès sur la transfusion sanguine qui va s’organiser du 20 au 23 avril prochain, le Centre national de transfusion sanguine du Sénégal (Cnts) a organisé un déjeuner de presse pour décliner sa feuille de route pour ce premier congrès qui se tiendra dans un pays francophone. A cette occasion, le Professeur Saliou Diop, directeur du Cnts, a relevé les besoins en sang de l’Afrique qui ne cessent de croître et qui tournent autour de 30 et 60%.

Le 10e congrès de la société africaine de transfusion sanguine aura lieu au Sénégal dans la période du 20 au 23 avril prochain. Il sera organisé de concert avec le Centre national de transfusion sanguine du Sénégal (Cnts). L’annonce a été faite hier par le directeur général du Cnts au cours d’un petit-déjeuner de presse. Ce congrès, dont le thème porte sur «La transfusion sanguine et priorités de santé en Afrique», sera organisé pour la première fois dans un pays francophone et va regrouper entre 400 et 500 personnes. Selon le Professeur Saliou Diop, directeur général du Cnts, il va réunir des experts africains qui travaillent sur la transfusion sanguine. L’objectif de cette rencontre est de trouver une solution à l’autosuffisance de la transfusion sanguine et à la sécurisation des banques de données de sang. D’après le Professeur Diop, les besoins en sang ne cessent d’augmenter en Afrique et c’est tous les pays du continent noir qui présentent un déficit qui tourne autour de 30 et 60%.
Ce problème étant constant ainsi en Afrique, il empêche, dit-il, «d’impacter positivement les grandes priorités  de santé  comme la lutte contre la mortalité maternelle et infantile, la réduction de certaines infections comme le Vih, la prise en charge de toutes ces maladies comme les cancers, l’insuffisance rénale, l’hépatite B». Pour corriger cela, le Pr Saliou Diop pense qu’il faut disposer suffisamment de sang.
C’est ce qui explique la pertinence la tenue de ce congrès pour lequel un programme de promotion de don de sang est mis en place afin de sensibiliser les populations par rapport aux difficultés de collecte du sang. En plus de la journée portes ouvertes qui sera organisée pour l’occasion, il est prévu aussi  une grande randonnée pédestre le dimanche 19 avril avec les clubs des randonneurs de la Sicap. A cet effet, pas moins de 5 000 participants sont attendus. Et si on en croit à Khadidiatou Dramé, coordonnatrice des randonneurs, les ligues de Ziguinchor, Thiès et Mbour ont donné leur accord. En cherchant ainsi à relever le défi de la mobilisation et de la participation des jeunes et des femmes, les organisateurs trouvent aussi que c’est une occasion pour montrer  l’importance de la transfusion sanguine.
A en croire Saliou Diop, avec la réduction des attroupements à cause de l’épidémie du coronavirus, la plupart de leurs collectes ont été annulées. Ainsi, il a été constaté une réduction de 25% par rapport à leurs attentes sur les dons de sang entre le 15 février et le 10 mars. «Cela peut aussi aggraver le déficit en sang», dit-il. Avant d’indiquer que des mesures sont prises pour rassurer les populations que les collectes de sang se feront dans des conditions d’hygiène et de salubrité. Selon le directeur du Centre national de transfusion sanguine, ces collectes ne se feront pas dans des endroits très confinés. Concernant les mesures d’hygiène individuelles, ils ont prévu des anti-sceptiques pour rassurer les populations. Les organisateurs promettent aussi de faire attention à la sélection médicale des donneurs.
Cet événement se tiendra dans une période qui précède de quelques jours le mois de Ramadan. D’après le Professeur Diop, «pendant ce mois, il y a une diminution du nombre de donneurs» alors qu’il leur faut du sang disponible. Ainsi, il estime que c’est pour eux l’occasion de pouvoir disposer d’un stock suffisant pour s’assurer qu’au mois de Ramadan il n’y aura aucun risque de rupture.
justin@lequotidien.sn