Le recteur de l’Agence universitaire de la Francophonie (Auf), le Professeur Slim Khalbous, et le recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le Professeur Ahmadou Aly Mbaye, ont signé hier une convention de partenariat afin de développer des programmes communs visant à accompagner les établissements d’enseignement supérieur et de recherche face aux défis de l’employabilité.

Par Ousmane SOW – L’employabilité des jeunes est plus que d’actualité au Sénégal. La question a été hier au cœur d’une conférence à l’Université Cheikh Anta Diop, sur le thème «L‘Université africaine face aux défis de l’employabilité». A l’issue de cette conférence, un accord a été signé entre l’Auf et l’Ucad pour appuyer les différentes initiatives relatives à l’employabilité des jeunes et à l’insertion professionnelle. «L’actualité de la question de l’employabilité des jeunes est un phénomène mondial, mais beaucoup plus grave en Afrique», a expliqué le recteur de l’Auf, Pr Slim Khalbous.
Très réaliste, il soutient que «la panacée ne vient pas d’une solution miracle par action, mais une solution globale intégrée, complexe où tous les acteurs doivent prendre leur part». Et de rappeler que les acteurs sont principalement l’Etat et les entreprises, car ils doivent nécessairement jouer leur rôle. «L’Etat, pas seulement en tant qu’employeur, mais surtout en tant que régulateur, et aussi les entreprises en tant qu’employeurs. Parce que les secteurs, privé comme public, sont des employeurs, mais ils doivent également jouer leur rôle dans la préparation de cette employabilité», a souligné Slim Khalbous. Selon lui, l’université ne doit plus se contenter de former uniquement, mais elle doit aussi préparer ses étudiants à l’insertion professionnelle à travers plusieurs manières.
«L’université aujourd’hui ne peut plus se contenter uniquement de faire de la recherche et d’enseigner, mais elle doit aussi jouer ses missions de service à la communauté, d’ouverture sur l’environnement et d’accompagnement à l’insertion professionnelle des étudiants», déclare-t-il. «Il faut que les universités soient conscientes de ces nécessaires changements. Et ces changements doivent se faire à tous les niveaux», dira-t-il. Toutes les universités doivent se munir d’une structure d’accompagnement de l’emploi et de préparation de ses étudiants au niveau de la gouvernance des instances universitaires, de l’enseignement, mais aussi des jeunes. «Il faut un état d’esprit d’autonomie, ne pas attendre l’aide des autres. Il faut compter sur soi, se préparer à la vie à l’emploi avant même de sortir à l’université», a-t-il conseillé. Toutefois, dans toutes ses opérations, l’Agence universitaire de la Franco­phonie (Auf), porteuse de la Francophonie scientifique avec une nouvelle vision, vient apporter son aide avec une nouvelle structure, le Centre d’employabilité francophone (Cef), destiné à accueillir des étudiants, des coaches, des animateurs, des entrepreneurs, des formateurs, des professionnels et des invités. Dans ce Cef, 4 pôles essentiels vont être au service des étudiants et des enseignants : «Le pôle emploi (l’aide à l’insertion professionnelle classique, tout ce qui est culture générale du marché de l’emploi), un pôle de formation complémentaire pour augmenter les chances des jeunes de trouver un travail décent dans les organisations internationales et dans des entreprises structurées, un pôle d’employabilité, de certification professionnelle très demandée aujourd’hui, notamment dans les langues et dans les techniques de l’information et de la communication», a détaillé le recteur de l’Auf.

Cef Dakar, Thiès et Ziguinchor
Le recteur de l’Auf, Pr Slim Khalbous, annonce que trois centres d’employabilité pilote sont lancés ici au Sénégal. Le premier à Dakar, Thiès et Ziguinchor. «Ce centre d’employabilité est un projet pour une réponse collective et non individuelle à ce grand défi où le jeune, l’enseignant, l’universitaire et le politique trouvent chacun sa place», conclut-il. En vertu de cet accord, les deux parties conviennent notamment de conjuguer leurs efforts et moyens dans les domaines des échanges institutionnels et d’expertise, et du développement de la recherche scientifique. Ils s’engagent également à encourager et à fournir un appui aux initiatives et projets innovants permettant d’améliorer «l’employabilité des jeunes diplômés, notamment dans le développement de compétences et contenus numériques au service de la formation à distance et hybride», a déclaré le recteur de l’Ucad. Pr Ahma­dou Aly Mbaye de rejoindre les propos du recteur de l’Auf sur un certain nombre d’instruments à utiliser pour aider les jeunes diplômés à s’insérer sur le marché de travail. «Le chômage des diplômés était beaucoup plus important au Sénégal que celui de la population totale. Cela est dû au fait que les diplômés recherchent un emploi d’élite. Alors que la plupart des non diplômés se contentent d’emplois souvent informels, plus vulnérables et plus précaires», a-t-il indiqué.
Pour promouvoir l’emploi au niveau de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, un certain nombre d’instruments sont en train d’être mis en place pour promouvoir l’emploi des diplômés : «un centre d’employabilité et d’entreprenariat qui a été mis en place et un incubateur des jeunes entrepreneurs avec le soutien du gouvernement du Sénégal, des systèmes de tutorat, de monitoring, entre autres, avec des partenaires nationaux et internationaux».
Stagiaire