A cause des fortes précipitations attendues : Risques d’inondations dans certaines zones

Analysant les données, les auteurs du document soutiennent que «les prévisions saisonnières 2025, bien que présageant des caractéristiques globalement favorables, peuvent avoir des implications négatives». En effet, informent-ils, «dans les zones où il est attendu des cumuls pluviométriques supérieurs aux moyennes, des dates de début de saison précoces, des écoulements supérieurs aux moyennes et des séquences sèches courtes (ou même longues), il n’est pas exclu d’observer des situations d’excès d’humidité du sol pour les cultures, de ruissellements érosifs et dangereux, de débordement des cours d’eau et de remplissage rapide des zones dépressionnaires». Ces situations n’étant pas sans risques, les prévisionnistes alertent : «Les risques liés à ces situations peuvent être nombreux et variés, selon les zones. En effet, ces situations pourraient rendre plus difficiles les déplacements des personnes et des animaux, ainsi que l’accès aux centres d’intérêts vitaux, économiques et sanitaires, notamment dans les zones d’insécurité civile. Elles présagent également des risques importants d’inondations, de submersion des surfaces cultivées, de dégâts importants sur les cultures et les fourrages, de pertes en vies animales et humaines, de destruction d’infrastructures (notamment les routes, les réseaux électriques, les marchés, les écoles, les centres de santé, les lieux de cultes, les cimetières et les biens matériels).» Dans la même dynamique, ils font savoir qu’elles «peuvent favoriser la prolifération des germes de maladies hydriques et diarrhéiques, la pullulation de ravageurs des cultures, des éboulements, l’ensablement des cours d’eau, la pullulation de mauvaises herbes, des pertes post-récoltes, etc.». Quid des zones où il est attendu des dates de début de saison tardives et des séquences sèches longues ? A en croire les auteurs du document, dans ces zones, «il faut s’attendre à une mauvaise répartition des pluies pouvant perturber les calendriers culturaux, le développement des cultures et des plantes fourragères, ainsi que les mouvements de transhumance». Cette situation, avertissent-ils, «pourrait aussi prolonger la période de soudure, exacerber la vulnérabilité des populations et entraîner l’abandon de champs et le départ des bras valides en exode». Selon toujours les experts ayant pris part à cette rencontre, «ces zones seraient aussi exposées à des risques de canicules et de vents chauds pouvant entraîner des retards et des pertes de semis, des baisses de rendements agricoles». «Cette situation pourrait exacerber l’inflation, la hausse des prix des denrées alimentaires, la dépréciation des prix des animaux et les situations de crises alimentaires et nutritionnelles», alertent-ils. Face à «la situation globalement humide attendue dans la zone sahélienne de l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, et les écoulements excédentaires prévus dans la majorité des bassins fluviaux» qui «présagent des risques élevés d’inondations», une série de recommandations a été formulée pour y faire face. Ainsi, il est demandé de «renforcer la communication des prévisions saisonnières afin d’informer et de sensibiliser les communautés sur les risques, en appuyant les efforts de la presse, des plateformes de réduction des risques de catastrophes, des Ong et des Systèmes d’alerte précoce (Sap), renforcer les capacités des communautés vulnérables à réduire les risques de catastrophes, la veille opérationnelle et les capacités d’intervention des agences en charge du suivi des inondations et des aides humanitaires, éviter l’occupation anarchique des zones inondables par les habitations, les cultures et les animaux». Il est également conseillé de «renforcer les digues de protection et assurer la maintenance des infrastructures routières et des barrages en mettant l’accent sur une gestion basée sur les prévisions», entre autres.
Par D. KANE – dkane@lequotidien.sn