La Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano a célébré le 29 avril dernier, la journée internationale de la danse. L’évènement a été marqué par un panel autour du thème : « Quel avenir pour les ballets traditionnels face à la montée en puissance de la danse moderne ? » Selon le Directeur de Sorano, Abdoulaye Koundoul, la danse traditionnelle est condamnée à s’adapter.Par Ousmane  Sow

– Loin de se limiter à la perpétuation d’un simple rituel, la Compagnie national du Théâtre national Daniel Sorano que dirige Abdoulaye Koundoul, a convié la famille des grands Ballets traditionnels et celles des danseurs modernes à célébrer comme il se doit la danse. Bouly Sonko ancien directeur du Ballet national du Sénégal, Jean Tamba Chorégraphe danseur, Tacko Demba Cissokho et bien d’autres danseurs et des professionnels du milieu ont répondu à l’appel de Sorano pour un panel autour du thème : « Quel avenir pour les ballets traditionnels face à la montée en puissance de la danse moderne ?»  Selon le directeur général de la Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano, Abdoulaye Koundoul, l’objet essentiel du panel était aussi de voir «la problématique de la danse traditionnelle devant la danse moderne et de voir comment établir un pont, une dialectique entre ces deux formes de danse de telle sorte qu’elles puissent mutuellement s’enrichir ». Evoquant l’avenir pour les ballets traditionnels face à la monté en puissance de la danse moderne, il affirme que : « l’avenir de la danse traditionnel dépendra de sa capacité à s’adapter. Ce qui ce n’est pas une perte de valeur ». Parce que estime-t-il, « si on voit la tradition comme quelque chose de figé, effectivement, elle ne survivra pas à la modernité. Donc sa capacité à s’adapter, sa capacité à se réinventer, nous permettra de survivre le plus longtemps possible et pour cela, il nous faut une dialectique avec ses formes de danse tout en gardant l’essence », précise-il.

Enracinement et Ouverture
Sur la scène du Théâtre National Daniel Sorano, le panel s’est déroulé quasiment en deux temps, entre tradition et modernité, mais sans que cela ne soit conflictuel. Jean Tamba, est Chorégraphe et danseur. Il fait partie de la nouvelle génération des danseurs africains et il milite pour un métissage de la danse.  « Il n’y a pas une dualité entre la danse traditionnelle et la danse moderne et c’est ça qu’il faut éviter. La danse c’est la danse. Parce que la danse moderne s’inspire de la danse traditionnelle. La danse moderne c’est entre les deux. Donc pour moi, on vit la mondialisation, le métissage », a-t-il soutenu. Et d’ajouter que « le mixage c’est partout. Et l’avenir de ce monde c’est le métissage parce que, c’est ça qui va rester comme culture universelle ». Pour corroborer sa pensée, Oumou Sow, la patronne de la troupe de danse Les Amazones et secrétaire général de l’association des danseurs et chorégraphes mbalakh du Sénégal, estime qu’il faut valoriser la danse traditionnelle tout en promouvant la danse moderne. Elle se réjouit que les gens commencent à comprendre que la danse est un métier comme tous les autres. « L’art nourrit bel et bien son homme si on y croit et qu’on le respecte », admet-elle. Pour réussir dans la danse, Oumou Sow conseille à tous ceux qui veulent percer de « rester avant tout digne  et de faire les choses avec professionnalisme ». Tout comme elle, son collègue danseur et chorégraphe, Pape Moussa Sonko le directeur du Ballet national du Sénégal, qui allie danse moderne et traditionnelle, trouve qu’il faut revaloriser la danse et que cette  fusion entre les deux est bel et bien possible. Issue d’une famille de danseurs, il confie que c’est à Sorano qu’il a appris la danse et cela dès le bas âge. Après 3h de prestation, le spectacle prend fin sous les clameurs d’une foule folle de joie et rassasiée par des pas de danse folklorique ainsi que des remises  des paniers de ndogou aux différents panelistes et aux danseurs du Ballet national. La Troupe Compagnie des artistes rénovateurs de Guédiawaye et la troupe nationale Power Crew, ont régalé le public.

Stagiaire