Réunis autour d’un Collectif national des usagers pour l’encadrement et la légalisation du covoiturage au Sénégal (Cuelec), les chauffeurs de taxis «Allô Dakar» sont aujourd’hui plus que jamais déterminés à se battre pour la légalisation et l’organisation de ce type de transport qui prend de l’ampleur dans le pays, afin de pouvoir travailler en toute tranquillité. Abdoulaye Ndiaye, président du Cuelec, estime que c’est un secteur pourvoyeur d’emplois et qui participe fortement à la croissance économique du Sénégal. «Nous avons 2400 membres et nous avons créé 50 mille emplois directs, tous des jeunes qui gagnent leur vie dignement. Et si on prend l’exemple des 400 véhicules «Allo Dakar» qui quittent l’arrêt Patte D’oie, à Dakar, pour Mbour, ils dépensent 30 millions de F Cfa au niveau de l’autoroute à péage par jour. Parce qu’ils payent 14 mille par véhicule sur les deux allers-retours qu’ils effectuent par jour. Et ceci, sans compter le carburant qu’ils achètent et le système de racket organisé avec la quittance de maraudage, qu’ils subissent au niveau des postes de contrôle», explique Abdoulaye Ndiaye.
Pour lui, les «Allô Dakar» sont devenus incontournables. «Nous demandons donc à l’Etat d’aider les entrepreneurs qui travaillent dans le système et qui ont acquis leurs véhicules en faisant des prêts au niveau des banques et à la Der, à bénéficier d’une licence qui va nous permettre de mieux travailler. Nous sommes des pères de famille et nous faisons partie de ce pays», enchaîne-t-il. Le président du Cuelec invoque la modernisation du secteur du transport pour demander leur régularisation. «Grâce à «Allo Dakar» qui a innové le transport dans les régions de Thiès, Dakar, Diourbel, Saint-Louis, Louga…, il n’y a plus de vol et d’agression et autres dérives que les jeunes faisaient dans les gares routières. Ils sont maintenant en train de travailler au niveau de ces «Allo Dakar» pour subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles. En plus de cela, nous n’avons été jamais impliqués dans des accidents de circulation. Nous avons des voitures en très bon état. Nous contribuons au développement du Sénégal», assure M. Ndiaye qui insiste sur l’argument économique pour demander leur intégration dans le système. «Donc c’est un secteur que l’Etat doit aider, encadrer et légaliser. Surtout que notre Etat est en train de prôner l’emploi des jeunes. Il gagnerait à régulariser notre profession qui répond à une réelle demande de la clientèle pour un transport rapide et confortable», rappelle le président du Cuelec. Par contre, Abdoulaye Ndiaye regrette que leur demande pour obtenir une licence de transport, déposée depuis 2019, soit rejetée par le ministère des Transports.
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