Doudou Ndir n’est pas allé tout doux avec ceux qui mettent en cause son indépendance et celle de la Cena. Il accuse des individus «très mal intentionnés» ou de «mauvaise foi» dans les partis politiques ou la société civile qui en font un combat. Et pour lui, les conditions d’un scrutin présidentiel transparent sont réunies.

L’indépendance de la Commission électorale nationale indépendante (Cena) est souvent mise en doute, mais l’organe de supervision des élections a tenu à mettre les points sur les «i». «Dans certaines sphères de la politique ou de la société civile, des individus très mal intentionnés, faisant montre d’une méconnaissance de la loi sur la Cena ou tout simplement de mauvaise foi, accusent l’institution d’être au service du pouvoir. Raison pour laquelle le chef de l’Etat aurait choisi de maintenir à leur poste des membres, bien que leur mandat de 6 ans non renouvelables ait expiré. Il est absolument faux de soutenir que la Cena est au service du pouvoir», a martelé Doudou Ndir qui faisait face à la presse samedi, en marge d’un atelier de renforcement de capacités des membres des Com­missions électorales départementales autonomes (Ceda). Le président de la Cena se veut clair là-dessus : «Elle est au seul service du Peuple sénégalais, y compris les partis qui nous dénigrent, car par notre présence assidue dans les commissions administratives ou dans les bureaux de vote où aucune association n’est représentée, nous contribuons à assurer la sincérité de toutes les opérations liées au processus électoral, contrairement à ce que prétendent certains.»

«C’est justement parce que je suis magistrat à la
retraite que j’ai pu être membre de la Cena»
M. Ndir assure d’ailleurs que le président de la Cena qu’il est «n’a absolument aucune ascendance sur les autres membres», même s’il en est «avant tout un membre comme les autres». Bref, rappelle-t-il, «ce n’est pas le président qui décide de tout». Doudou Ndir constate, pour le regretter, que «les gens parlent en général sans rien connaître du fonctionnement de la Cena». Il répond aussi à ceux qui estiment qu’il est à la retraite et que, par conséquent, il ne devrait pas rester à la tête de la Cena. «C’est justement parce que je suis magistrat à la retraite que j’ai pu être membre de la Cena, comme prescrit par la loi. Ainsi, comme on le voit, certains responsables politiques font parfois des déclarations qui traduisent nettement leur méconnaissance de la loi sur la Cena à tel point qu’on peut se demander s’ils parlent avec sincérité ou juste pour faire mal», s’étonne-t-il.

«Il n’y a pas lieu d’avoir des doutes sur la transparence du scrutin»
Au moment où le fichier électoral divise le pouvoir et l’opposition, la Cena assure qu’«il n’y a pas lieu d’avoir des doutes sur les conditions de fiabilité et de transparence du scrutin présidentiel du 24 février 2019». «La mauvaise expérience des Législatives du 30 juillet 2017 nous a permis, entre autres, de tirer deux leçons principales, notamment avec la mise en place d’un cadre de concertation qui regroupe une majeure partie des acteurs politiques et l’audit du fichier électoral avec des experts internationaux qui ont conclu qu’il est sûr à 98%», a indiqué M. Ndir à l’Aps. S’il comprend que la revendication pour l’accès au fichier est «un droit pour l’opposition», le président de la Cena souligne également que les pouvoirs publics ont «l’obligation d’organiser cette con­sultation» ; d’où, appelle-t-il, «la nécessaire confiance qui doit exister entre les acteurs politiques».
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