Les relations entre la députée Fatma Diop et ses collègues du Pds prennent un coup de froid. Certains lui reprochent de vouloir rejoindre le parti au pouvoir sur la base de sa démarche qui consiste à leur demander de ne pas aller au clash «avec le parti au pouvoir». «S’il s’agit de faire passer une loi ou de voter un projet de budget d’un ministère, pourvu que cela prenne suffisamment en compte les intérêts des populations, il n’y a pas de raison de s’y opposer», estime l’élue du département de Mbacké sous la bannière de la Coalition gagnante/Wattu senegaal. «Ils doivent savoir que la politique est maintenant finie, nous sommes des élus du Peuple. Nous ne sommes pas  venus là pour faire de l’activisme. Il est vrai que c’est le parti (Pds) qui nous a investis, mais c’est la population de Mbacké qui nous a élus. Un pouvoir ne peut pas toujours faire de mauvaises choses. Voilà une vérité qui fait dire à mes frères de parti que j’ai des intentions de rejoindre le pouvoir», a indiqué Mme Diop qui a voté le budget du ministre de la Jeunesse alors que son collègue Cheikh Abdou  Mbacké Dolly, député Pds de Mbacké, comme elle, avait proposé de ne pas le voter. La responsable libérale rappelle sa contribution à la victoire «avec brio» du Pds et ses alliés à Mbacké lors des dernières Législatives qui leur vaut leurs sièges à l’Assemblée nationale et même la formation du groupe parlementaire Liberté et démocratie. «Je ne dois rien au Parti démocratique sénégalais  parce que je me suis battue pour sa victoire dans notre département. Et pourtant je n’ai jamais bénéficié d’aucune nomination. Ce sont les populations de Mbacké qui ont porté leurs voix sur moi pour que je les représente à l’Hémicycle. Je ne les trahirai jamais. Si je suis convaincue que les préoccupations de Mbacké sont prises en compte dans un projet de budget ou une loi, je n’hésiterai pas à le voter», a-t-elle soutenu.
«La vérité, c’est que certains députés n’attendent que de voir les caméras se braquer sur eux pour se défouler sur le pouvoir», constate-t-elle. La parlementaire d’ajouter : «Le seul grenier qui reste au Pds, c’est le département de Mbacké. Si le Pds n’y avait pas remporté les élections législatives, mes détracteurs ne seraient pas aujourd’hui à l’Assemblée nationale.» La députée de Mbacké affirme que «rien ne (la) retien(t) au Pds», mais ne parle pas de quitter le parti de Abdoulaye Wade. «C’est une fois sur le terrain, à Mbacké, qu’on saura si je suis ou non une farouche opposante au parti au pouvoir», tient-elle à préciser.
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