La coordinatrice du Groupe d’initiative pour le progrès social (Gips/War), Mme Julie Cissé, a inauguré avant-hier le périmètre maraîcher du village de Ndiéfoune Parba, installé par son association avec le financement du ministère allemand de la Coopération à travers une initiative dénommée «Hilfe für Afrika», d’une enveloppe de 60 millions de F Cfa.

Pour marquer la Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse qui a pour thème cette année «La terre a de la valeur, investissez-y», le Groupe d’initiative pour le progrès social (Gips/War), appuyé par le ministère allemand de la Coopération à travers une initiative dénommée «Hilfe für Afrika», a inauguré avant-hier son périmètre maraîcher de Ndiéfoune Parba, commune de Touba Toul. L’infrastructure agricole de 4 ha, qui dispose d’un puits avec château d’eau et est doté d’une pompe solaire qui alimente un système d’arrosage goutte à goutte, permettra aux femmes de la localité de produire en pépinière 15 mille plants et des légumes. Laquelle exploitation agricole d’un coût de 60 millions de FCfa, selon Mme Cissé, est l’une des 12 disséminées à travers la région de Thiès, dans le cadre du programme «Bay dundé» de Gips/War, articulé à l’initiative continentale Kilimandjaro pour l’accès des femmes à la terre. «L’association a déjà réalisé une trentaine de périmètres similaires dans 11 régions du pays. La pépinière de Ndiéfoune Parba compte produire 15 mille plants, dont 666 pieds de papayer, une centaine de citronniers plantés», a indiqué la coordinatrice de Gips/War, qui ajoute que «la moitié de la superficie sera dédiée à des plantes fourragères. Quelque 5 mille de ces arbres seront des acacias melifera pour servir de haies vives. Ces plantes seront redistribuées après trois mois à des groupements féminins villageois pour être replantées. En plus des arbres fruitiers, elles y cultiveront des légumes, destinés à la consommation et à la vente du surplus sur le marché».
Pour simplement dire l’impact du projet sur les jeunes «qui peuvent désormais, à côté des femmes, travailler à la création de richesses et être auprès de leur famille». En plus de l’octroi de ces exploitations agricoles, Gips/War, selon sa coordonnatrice, «accompagne les groupements de femmes à formaliser et sécuriser leurs périmètres maraîchers, à travers des renforcements de capacités qui tournent essentiellement autour du foncier et ses enjeux». De l’avis de Mme Cissé, «les hommes ont fini d’accaparer les terres et la main-d’œuvre rurale est à 72% féminine. Nous, au niveau de Gips/War, ne faisons que réparer cette injustice avec plus 120 hectares de 30 périmètres maraîchers octroyés aux femmes grâce à cette campagne Kilimandjaro. Parce que la femme, quand elle a la terre, elle est en mesure de créer de la richesse et quand elle crée de la richesse, c’est pour le développement des familles et des terroirs». En outre, Mme Cissé a fustigé les lenteurs notées dans l’octroi de 2ha par la commune de Méouane aux femmes de ladite localité. «C’est une surface de 10ha qui appartient à une organisation mixte. Cette organisation a décidé d’octroyer 2ha aux femmes, mais cela fait 2 ans que la Commission domaniale de la mairie tarde à délibérer sur ces 2ha pour l’Union des groupements de Méouane pour que nous puissions faire des installations pareilles dans la localité. C’est un problème», dénonce-t-elle. Le chef du secteur des Eaux et forêts de Thiénaba, le sergent Babacar Ndour, a pour sa part salué cette «installation importante dans la lutte contre les changements climatiques». Il a invité «les paysans à cultiver le réflexe de protection des jeunes arbres poussant dans les champs». Une invite largement partagée par le maire de Touba Toul, Daouda Tine, qui a dit toute sa fierté par rapport à la conduite du projet, «surtout la cohésion des habitants de Ndiéfoune Parba autour du choix de la superficie dédiée du projet». Lequel projet, selon lui, «va freiner l’exode rural des jeunes de la localité».