Comment faire pour réduire la subvention sur l’énergie. Si certains spécialistes estiment que les usagers devraient supporter cette baisse, d’autres voient dans l’économie d’énergie un moyen non négligeable pour y parvenir. Le Sénégal a la possibilité de réduire de 36% sa consommation. Par Malick GAYE  –

A l’heure du débat sur la soutenabilité de la subvention sur l’énergie, le Sénégal va-t-il suivre le Fmi pour la réduire ou va-t-il chercher une alternative ? En attendant de connaître la politique des nouvelles autorités, la consommation d’énergie est sur une pente ascendante. En effet, «entre 2022 et 2023, elle a augmenté de 583, 29 Gwh». C’est ce que la Directrice générale de l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (Aeme) a annoncé hier, lors d’un atelier de sensibilisation avec le Collectif des journalistes économiques (Cojes). Selon Mame Coumba Ndiaye, bien que la consommation d’énergie soit en hausse, il est possible de réduire de manière significative la facture énergétique et l’empreinte carbone. «Le potentiel national d’économie d’énergie est évalué à 36% rien que pour le sous-secteur de l’électricité. Pour les ménages, le potentiel de réduction des consommations est évalué à plus de 30% avec les mesures d’efficacité et de gestion énergétique», a affirmé Mame Coumba Ndiaye. Ainsi, avec les actions à échelle pilote déjà menées par l’Aeme, des économies de 76, 9 GWh, soit 8, 3 milliards de F Cfa, et 51 442 tonnes de Co2 ont été réalisées. La facture d’électricité de l’Administration a été également réduite de 8, 527 milliards de F Cfa, soit des économies financières totales de près de 17 milliards de F Cfa. Après avoir établi ce constat, elle a souhaité l’effectivité des programmes qui ont déjà fait leurs preuves.

Par ailleurs, le coordonnateur du Cojes a salué la tenue de cet atelier pour la simple et bonne raison qu’il va permettre aux journalistes de mieux cerner le sujet. «La question de l’économie d’énergie, la maîtrise ou l’efficacité énergétique n’occupe qu’une place marginale dans la presse au Sénégal.
Les discours vis-à-vis de l’énergie auxquels on peut avoir accès, émanent d’acteurs qui ont un intérêt direct pour les questions énergétiques (opérateurs d’électricité, services administratifs compétents, associations écologistes, associations de consommateurs, industries minières, etc.)», affirme Dialigué Faye.

Faut-il le rappeler, l’objectif visé par cet atelier est de partager avec les journalistes économiques du Sénégal, les différents programmes de l’Aeme, les bonnes pratiques d’économie d’énergie, ainsi que les outils et approches d’efficacité énergétique, afin de les mobiliser autour de cette dynamique de manière durable.
mgaye@lequotidien.sn