Justice pour les inculpés de l’affaire du double meurtre de Médinatoul Salam. C’est ce que réclament les Ong de défense des droits humains. La Lsdh, la Raddho et Ai/Sénégal n’attendent rien d’autre de l’Etat qu’il juge toutes les personnes poursuivies dans le cadre de ce dossier.
Le sort de toutes les personnes poursuivies dans le cadre de l’affaire du double meurtre de Médinatoul Salam préoccupe au plus haut point des Ong de défense des droits humains comme La Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh), la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) et Amnesty international Sénégal. Celles-ci se font entendre dans un communiqué à travers lequel elles appellent l’Etat du Sénégal «à juger sans délai» toutes les personnes arrêtées. Ces dernières, au nombre de 16, ont été «inculpées et placées en détention provisoire, déjà passé plus de six (6) ans et six (6) mois en prison, alors même que le juge d’instruction en charge de l’affaire a bouclé son enquête depuis 2013», fait savoir le communiqué des organisations de défense des droits humains.
«En vertu des instruments régionaux et internationaux de droits humains dont il est partie, l’Etat du Sénégal a l’obligation de juger dans un délai raisonnable toute personne poursuivie pour une infraction pénale ou de la remettre en liberté dans l’attente de son jugement lorsqu’elle est placée en détention provisoire», rappellent la Lsdh, la Raddho et Ai/Sénégal.
Les trois Ong de défense des droits humains soutiennent encore : «Aucun obstacle juridique ou matériel ne s’oppose plus à la tenue sans délai du procès des personnes détenues dans le cadre de l’affaire de Médinatoul Salam. Seule la volonté des autorités judiciaires de tenir le procès semble faire défaut.»
L’affaire du meurtre de Ababacar Diagne et Bara Sow à Médinatoul Salam, département de Mbour, remonte au mois d’avril 2012. Elle avait entraîné l’inculpation et le placement sous mandat de dépôt du guide des «thiantacounes», Béthio Thioune, et de ses disciples. Béthio Thioune bénéficiera d’une liberté provisoire en février 2013 alors qu’il était en France pour des soins médicaux. Vers la fin du mois de juin dernier, les 16 «thiantacounes» qui sont toujours en détention à Thiès avaient eu à observer une diète pour protester contre leur longue détention qui venait de durer 6 ans et 2 mois à l’époque, avant que le Tribunal d’instance de Mbour ne refuse de leur accorder la liberté provisoire en juillet dernier. Ils sont poursuivis pour «homicide avec actes de barbarie, non dénonciation de crimes, association de malfaiteurs, détention d’armes à feu sans autorisation administrative, infraction aux lois sur l’inhumation».
mdiatta@lequotidien.sn