Les acteurs du secteur de l’agriculture dans le Nord du Sénégal peuvent s’attendre à des lendemains meilleurs, si les vœux de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) et ses partenaires sont réalisés. L’Organisation sous-régionale compte en effet travailler pour une plus grande valorisation du potentiel hydro-agricole de la zone. Son haut-commissaire, qui présidait la cérémonie d’ouverture de la deuxième édition de la Foire internationale agricole du Nord (Fian) de Diama, organisée en collaboration avec la structure Sahel découverte, a promis d’œuvrer en ce sens, en vue d’accompagner la résilience du secteur.Par Cheikh NDIONGUE(Correspondant) –
La deuxième édition de la Foire internationale agricole du Nord (Fian) organisée, comme l’année dernière, dans la commune de Diama, localité située à moins de 10 kilomètre de Saint-Louis, a été lancée vendredi, en présence de hautes autorités, parmi lesquelles le Gouverneur de la région de Saint-Louis, des maires, des directeurs et représentants de sociétés agro-industrielles et le haut-commissaire de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs), Mohamed Abdel Vetah. Pour l’homme d’affaires Jean-Jacques Bancal, initiateur de la Fian, seul événement de cette dimension dans le secteur agricole de la zone nord, c’est une bonne opportunité pour l’ensemble des acteurs du secteur agricole, dans la mesure où l’avenir du Sénégal repose essentiellement sur l’agriculture. «L’avenir du Sénégal, c’est l’agriculture, et pour moi, ce qui est recherché à travers l’organisation de cette foire, c’est l’indépendance agricole», a-t-il souligné lors de l’ouverture.
Le maire de la commune de Diama, Oumar Mboulel Sow, dont la commune abrite la Fian depuis la première édition, a, quant à lui, salué l’initiative qui, remarque-t-il, a permis de regrouper tous les acteurs du secteur agricole à Diama, localité qui regorge d’énormes potentialités agricoles et une jeunesse dévouée et déterminée à travailler. «Nous avons de l’eau, seul les moyens nous manquent pour que le secteur agricole puisse se développer davantage dans la zone», relève-t-il.
Mohamed Abdel Vetah, haut-commissaire de l’Omvs, partenaire de la Fian accompagnée par la Soged, un de ses démembrements, est allé plus loin. Pour lui, «l’Omvs, depuis sa création, avec les orientations données par les chefs d’Etat et les gouvernements membres, a inscrit dans ses missions, la souveraineté et l’autosuffisance alimentaire et sécuritaire». C’est pourquoi, ajoute-t-il, «beaucoup de réalisations comme les barrages de Diama et de Manantali ont été faites. Ce qui a contribué à la possibilité de l’irrigation sur toute la zone, et même au-delà avec des projets et programmes comme le Projet de gestion intégrée des ressources en eau (Pgire), le Projet d’appui au développement des filières semencières dans le bassin du fleuve Sénégal (Pafisem)».
Atelier sur la prévention et la gestion des crues ce lundi à Dakar
Toutefois, avoue Mouhamed Abdel Vetah, «la filière agricole est fortement impactée par les changements climatiques, avec des épisodes récurrents d’inondations et de sécheresse». Il assure que l’Omvs travaille, de concert avec les Etats, à trouver des solutions. «Nous travaillons à une résilience de l’agriculture aux changements climatiques. Des rencontres avec les ministres des Etats membres sont prévues dès la semaine prochaine à Dakar, sous la direction du président du Conseil des ministres de l’hydraulique, Serigne Mbaye Thiam, pour voir et discuter avec les différentes parties prenantes, afin d’avoir des réponses concertées pour la résolution du phénomène des inondations et trouver des réponses pour que le secteur soit résilient», déclare-t-il.
Dans la foulée, le haut-commissariat a fait savoir que la Fian est un rendez-vous très important pour les acteurs agricoles du Nord, au vu du nombre important de participants, de stands et de la diversité des acteurs sur toute la chaîne agricole et de la bonne organisation. A ses yeux, la deuxième édition de la Fian est la preuve de la pertinence de l’organisation de ce type d’évènement. Ainsi s’est-il réjoui de la décentralisation de cette activité tenue dans un endroit stratégique comme Diama. «Nous avons l’habitude de voir ce genre d’événement dans les capitales régionales, donc voir cette activité organisée dans cet endroit symbolique de Diama, qui abrite un barrage qui a beaucoup contribué au développement du secteur agricole, est très important», indique-t-il.
Pour les responsables de la structure Sahel Découverte, principale organisatrice, la Fian est une occasion pour les acteurs du secteur de l’agriculture et de l’agro-alimentaire d’échanger, de montrer leur savoir-faire dans leurs domaines respectifs et aussi promouvoir le développement et la modernisation du secteur agricole. C’est une vitrine sous-régionale, mais aussi une occasion privilégiée pour l’Omvs d’offrir à ses pays membres une opportunité pour valoriser le potentiel hydro-agricole qu’offre le bassin du fleuve Sénégal. Une démarche novatrice qui va non seulement contribuer au développement socio-économique de ce secteur prometteur, mais aussi et surtout permettre aux différents acteurs du secteur (sociétés agricoles, producteurs locaux industriels, vendeurs de matériels agricoles et autres usagers) d’exposer et d’échanger sur des problématiques liées à la disponibilité de la ressource en eau, en vue d’assurer la souveraineté alimentaire des Etats. Cet événement a été une occasion pour plusieurs exposants du secteur agricole de partager leurs expériences et saisir les opportunités qui se présentent à eux. Au cours de ces trois jours, plusieurs panels, animés par des spécialistes venus des sociétés et structures évoluant dans la vallée du fleuve Sénégal, ont été organisés.
cndiongue@lequotidien.