Après 20 années au pouvoir, le Président algérien, extrêmement affaibli par un Avc, a déclaré qu’il renonçait à briguer un cinquième mandat.
Le sixième Président de l’Algérie indépendante a renoncé à briguer un cinquième mandat constitutif et reporté sine die la Présidentielle, après deux semaines de manifestations inédites. Atteint depuis 2005 d’un cancer de l’estomac, Abdelaziz Bouteflika, extrêmement affaibli par un Avc qui l’a cloué dans un fauteuil roulant depuis 2013, faisait face depuis plusieurs semaines à une contestation d’ampleur débutée le 22 février. «Il n’y aura pas de cinquième mandat et il n’en a jamais été question pour moi, mon état de santé et mon âge ne m’assignant comme ultime devoir envers le Peuple algérien que la contribution à l’assise des fondations d’une nouvelle République», écrit Bouteflika dans texte publié par l’agence nationale Aps.
Le Président Bouteflika avait regagné l’Algérie dimanche, à l’issue de deux semaines d’hospitalisation en Suisse pour des «examens médicaux». Dans ce message à la Nation publié ce lundi 11 mars à trois jours de la publication par le Conseil constitutionnel de la liste définitive des candidats admis, il précise que la Présidentielle aura lieu «dans le prolongement» d’une Conférence nationale «chargée de réformer le système politique et d’élaborer un projet de Constitution d’ici fin 2019». En s’engageant dans ce texte «à remettre les charges et les prérogatives de président de la République au successeur que le Peuple algérien aura librement élu».
S’il a profondément marqué l’histoire de l’Algérie, son bilan n’en reste pas moins contrasté.
Le Pm Ouyahia démissionne, Bedoui le remplace
En recevant la démission du chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, «le chef de l’Etat l’a remercié pour les efforts déployés durant l’exercice de ses fonctions», rapporte une dépêche de l’agence officielle Algérie presse service (Aps).
Abdelaziz Bouteflika a ensuite reçu en audience Noureddine Bedoui et Ramtane Lamamra, qu’il a nommés respectivement Premier ministre et vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères. Nouredine Bedoui a désormais à charge de procéder à la nomination d’une nouvelle équipe gouvernementale.
Le chef d’état-major de l’Armée, le général Ahmed Gaïd Salah, a par ailleurs rendu visite au Président pour lui présenter «un rapport sur la situation sécuritaire au niveau national, notamment au niveau des frontières», relate l’Aps.
Ouyahia, deuxième fusible après Sellal
Selon nos informations, Ahmed Ouyahia avait été sommé mardi 5 mars de faire ses cartons et de vider son bureau au Palais du gouvernement, devant lequel s’était tenu vendredi 1er mars un rassemblement de protestation. En fin de journée, le chef du gouvernement démissionnaire avait même chargé sa garde rapprochée de déposer ses affaires personnelles à son domicile. Le lendemain et les jours suivants, il était toutefois revenu dans son bureau pour gérer les affaires courantes et honorer des rendez-vous calés à l’avance.
lepoint.fr et jeuneafrique.com