Opération «mains propres» en Algérie. Une fratrie de milliardaires, qui a fait fortune sous le long règne de Abdelaziz Bouteflika, a été arrêtée alors que le sort de l’homme le plus riche du pays demeure confus.
Plusieurs milliardaires ont été arrêtés en Algérie dans le cadre d’une enquête anticorruption. Elle vise des oligarques qui ont fait fortune durant les 20 années de règne du Président déchu. Le sort de l’homme le plus riche du pays est pour l’instant confus. En revanche, une riche fratrie de quatre frères a bien été arrêtée.
Les frères Kouninef -Redha, Abdelkader, Karim et Noah- sont à la tête d’un groupe qui pèse 300 millions de dollars. Selon la télévision nationale, ils ont été arrêtés par la gendarmerie dans le cadre d’une enquête liée aux conditions d’obtention de marchés publics. Les trois hommes sont très proches de la famille Bouteflika. Selon la presse, ils ont fait partie des financeurs des campagnes électorales de Abdelaziz Bouteflika. Et le groupe, qui travaille dans les secteurs de l’hydraulique et du bâtiment, a également construit sa fortune grâce à la commande publique.
C’est une situation similaire à celle de Ali Haddad, l’ancien leader du Fce, l’organisation patronale, qui a été arrêté le 31 mars dernier alors qu’il voulait passer la frontière tunisienne. Mais la télévision nationale a également annoncé l’arrestation de Issad Rebrab, le propriétaire du groupe Cévital, un milliardaire, première fortune du pays. Sauf que le groupe dément et affirme que l’homme d’affaires de 74 ans était entendu par la gendarmerie sur l’un de ses projets d’investissement bloqué.
Des concertations boudées
Au moment où l’on annonce ce coup de filet anticorruption, le chef de l’Etat algérien par intérim est à la peine. Les concertations se sont ouvertes ce matin, mais les fauteuils semblent bien vides à en croire la photo diffusée par l’agence de presse officielle. La rencontre se déroule à huis clos, au Palais des nations en périphérie de la capitale. Toujours selon l’agence de presse officielle sont présents : des leaders de partis, des juristes, et des représentants de la Société civile, mais peu de noms circulent.
Un rendez-vous boudé par ceux qui ont vraiment du poids et qui ont dit non à l’invitation de Abdelkader Bensalah. Pour l’ancien Premier ministre, Ali Benflis, ces concertations sont inopportunes et hors sujet. Le Msp, le parti islamiste, voit aussi dans cette réunion une atteinte à la volonté populaire. Il y a aussi le Parti des travailleurs et le Rcd de Mohcine Belabbès dit ne pas se reconnaître dans «des agendas qui vont à l’encontre des revendications du Peuple».
rfi.fr