Dans toutes les démocraties respectables où le mandat du président de la République est bien limité – renouvelable une fois ou pas – il est évident que le temps dans son caractère irréversible constitue une ressource rare et l’action dans l’étendue du pays suit interminablement le rythme de la demande sociale qui est dynamique. Cette rareté du temps qui devient précieux et cette orientation à l’action créent en conséquence leurs valeurs. C’est ainsi qu’il faut comprendre la réflexion de Benjamin Franklin «time is money» qui devient dans le cas d’espèce «time is achievements (le temps ce sont les réalisations)». Au Sénégal, au lendemain du référendum, le mandat du Président est dorénavant de cinq (5) ans, renouvelable une seule fois.
Le temps, il faut l’admettre, est une notion qui préoccupe tout dirigeant quand il arrive au pouvoir et surtout quand les priorités sont partout. C’est dans cette dynamique qu’il faut comprendre l’invite du Président Sall : «L’heure est aux actes concrets en faveur d’une croissance forte et inclusive.» A priori, personne ne peut légalement ou objectivement reprocher à un président de la République de vouloir se réélire pour exercer un deuxième mandat au regard de la Cons­titution en vigueur au Sénégal, surtout quand il garde intacte la légitimité et mérite la confiance des citoyens qui sont les seuls détenteurs des suffrages.
Dans le temps du mandat tout comme dans l’espace d’un pays, tout s’y déroule sous la pression de la limitation du mandat et la motivation à bien faire pour satisfaire la demande sociale. Le temps de réaliser des choses ! Je dis bien, le temps d’accomplir quelque chose pour présenter un bilan, un bon bilan ! Le Président Macky Sall veut éloquemment marquer l’empreinte de sa gouvernance. Il est conscient de la finitude du temps de son mandat (une fois renouvelable). Il travaille, par conséquent, méthodiquement ensemble avec son gouvernement et les partenaires à chercher tous les moyens légaux et économiques pour améliorer les conditions de vie des populations dans des projets structurants qui satisfont les besoins prioritaires et vitaux de ses concitoyens. Ce qui est normal.
Le temps chez Macky Sall, nous semble-t-il, c’est de parler peu et de travailler davantage si nous nous référons à ses deux (2) derniers Premiers ministres qui, tout fraîchement nommés, se sont respectivement adressés aux Sénégalais en ces termes : «Accélérer la cadence», «l’heure est au travail».
Au demeurant, pour progresser, selon Gustave Le Bon, «il ne suffit pas de vouloir agir, il faut d’abord savoir dans quel sens agir». «Bene diagnoscitur, bene curatur (Bien diagnostiquer, c’est bien soigner)» ; d’où la nécessité de bien identifier les besoins des Sénégalais, de bien planifier, de bien mettre en œuvre les projets, mais aussi de bien les suivre et les évaluer. Ce qu’a très tôt compris le candidat de Benno bokk yaakaar, Macky Sall, lors de son meeting de clôture de campagne en 2012, «la demande sociale n’est rien d’autre qu’une demande de protection, de retour de l’Etat en direction des plus défavorisés. Si je suis élu Président, je m’engage à être garant de cette exigence sociale de sécurité, mais de la soutenabilité du pouvoir d’achat de nos concitoyens…»,  «le temps est à l’action pour mieux servir notre pays». Le Yoonu yokkuté qui était le programme de campagne du Président Sall et qui est contenu aujourd’hui dans le Plan Sénégal émergent était déjà une balise, un indicateur des orientations et politiques à exécuter une fois élu président de la République du Sénégal.
A cet effet, le Plan Sénégal émergent nous permet d’actualiser la réflexion de William Churchill : «Même si un plan n’est pas toujours respecté, ceux qui planifient réussissent mieux que ceux qui ne planifient pas.» Le gouvernement de Maham­mad Dionne a opté dans toute la démarche l’efficience et l’efficacité dans la conduite des projets et programmes pour traduire avec éloquence l’action en direction des bénéficiaires que sont exclusivement les populations. Chez le Président Sall, tous les projets et les programmes, voire toute action, doivent être déterminés par la pertinence ou la conformité de l’action aux besoins des bénéficiaires, par l’efficience pour mesurer la rentabilité des ressources utilisées, par l’efficacité pour atteindre les objectifs, et par l’impact positif sur les populations. Bref, une volonté de gestion axée sur le résultat.
C’est dans cette dynamique que parmi tant d’autres programmes que le Pudc, dans une posture de «delivery unit», est en train de réduire l’injustice sociale et les écarts entre zones urbaines, périurbaines et rurales en quelques mois d’exécution seulement. Tout comme les grands projets d’infrastructures à travers tout le pays (concrétisation du programme du mix énergétique par les centrales solaires de Bokhol et de Malicounda, la construction et la réparation de ponts et d’autoponts, la construction et la réhabilitation de routes et d’autoroutes, la construction de stades et d’arènes, la construction de pistes et de forages, l’amélioration du cadre de vie par le projet de ville verte initié par le ministère du Re­nouveau urbain (Place de l’Obélisque parmi tant d’autres) ajoutée à l’assainissement alternatif en plein essor, la modernisation des villes religieuses, la création du pôle urbain de Diamniadio, le parc industriel…).
L’action du gouvernement sur la soutenabilité du pouvoir d’achat se comprend par les mesures fortes de produire des logements sociaux qui sont passés de quatre mille (4 000) en 2012 à dix mille (10 000) en 2016, de réduire de 10% la facture d’électricité, de revaloriser de 10% les pensions de retraite et de les exonérer par la suite de 10%. C’est d’étudier comment augmenter le nombre de bourses familiales, ou financer les jeunes et les femmes pour booster l’auto emploi et la maîtrise de l’inflation. Ces types de réalisations concrètes et sans ambages sont soutenues, par ailleurs, par une volonté de gouvernance sobre avec la réalisation d’audits d’organismes publics, la maîtrise des déficits publics et du train de vie de l’Etat pour une bonne assurance des bases du développement. C’est  de garantir la paix, la sécurité, la stabilité et une bonne diplomatie du voisinage qui a conféré de nos jours un leadership incontestable du Sénégal dans la Cedeao, notre bien commun sous régional.
L’action du gouvernement, c’est de s’être efforcé dans les trois (3) dernières années, même si ce n’est pas encore satisfaisant (beaucoup d’agressions et de meurtres en 2016), à sécuriser les populations par le recrutement d’agents de sécurité et la création de plusieurs postes de police, de gendarmerie, de sapeurs-pompiers et des Eaux et forêts au niveau des zones frontalières, à Dakar et au centre du pays. Elle consiste à réhabiliter le patrimoine bâti de l’Etat pour alléger la facture de location des structures gouvernementales en location, de protéger les huileries en taxant l’exportation de l’arachide afin de protéger les emplois et réduire par la même occasion l’importation de 150 mille tonnes d’huile par an. C’est aussi de bientôt mettre en marche 450 bus pour le transport urbain et inter urbain, d’achever l’aéroport Blaise Diagne, de réhabiliter le rail et mettre le train express régional en marche pour abréger les souffrances dans les déplacements des usagers sénégalais et au Sénégal. A cela il faut ajouter le projet de rénovation des aéroports secondaires et l’envol, dans quelques mois, de Air Sénégal.
L’action du gouvernement, ce sont les bons points de la Senelec qui est arrivée en décembre 2016 à l’autosuffisance énergétique jusqu’à vendre son excédent énergétique au Mali (20Mw) en janvier 2017, comparé au plan Takkal très coûteux et qualifié comme «une mauvaise solution, mais la moins pire» il y a 5 ans de cela. Cependant, il urge de nos jours à développer le transport et la distribution de l’électricité à l’intérieur du pays pour alimenter les zones non encore électrifiées.
Le temps et l’action n’ont de la valeur, à mon avis, que quand un président de la République tend vers une amélioration de l’efficacité dans la livraison des services. Cette ambition et cette volonté à mieux faire se traduisent à ce titre dans le budget 2017 qui est arrêté à 3 360 milliards contre 3 197,4 milliards en 2016. Par ailleurs, nous avons noté la hausse du budget d’investissement de 17% entre 2016 et 2017 qui passe de 1 045 milliards à 1 225 milliards de francs Cfa sur les prévisions pour concrétiser les initiatives du Président Sall. C’est fabuleux et historique depuis le Sénégal indépendant. Le renouveau du service public en cours sera d’un quelconque apport pour atteindre les objectifs promis aux Sénégalais.
Le temps et l’action n’ont de la valeur que quand on doit agir vite et bien dans plusieurs domaines prioritaires pour soulager les populations. Sous ce rapport, il est évident que le taux de croissance, qui est de 6,6% aujourd’hui et qui est prévu à 6,8% en 2017, résume la qualité du travail et de la gestion publique au Sénégal, si tant est qu’il est un indicateur de l’augmentation de la richesse réelle d’un pays au cours du temps.

Babacar SARR
1er Adjoint Maire
Commune de Sibassor/Kaolack
bakarsarr@gmail.com