Dans l’arène politique sénégalaise, la période électorale récente a été marquée par une série de manœuvres et de stratégies politiques dignes d’un jeu d’échecs complexe. Nombreux sont les acteurs politiques, jadis ténors de la scène, qui ont tenté de négocier leur place dans l’échiquier en vue de l’élection, parfois au détriment de leurs convictions ou affiliations partisanes initiales. Le proverbe espagnol : «Ir por lana y volver traslana» qui signifie «aller chercher de la laine et revenir tondu», trouve ici une résonance particulière, illustrant les déconvenues de ceux qui, dans leur quête de pouvoir ou survie politique, se sont retrouvés désavantagés, voire marginalisés.

Les tribulations des négociations politiques
A l’approche de l’élection, l’effervescence au sein du paysage politique sénégalais a atteint son paroxysme. Des figures emblématiques ont engagé des pourparlers avec l’Etat ou d’autres formations politiques, dans l’espoir de consolider leur position ou d’influencer l’issue du scrutin. Ces discussions, souvent menées dans l’ombre, ont révélé une facette pragmatique de la politique où les idéaux semblent parfois s’effacer au profit de l’opportunisme. Ce dynamisme des coulisses, toutefois, cache une réalité plus somber : celle des compromis controversés et des promesses en l’air qui finissent par discréditer ceux qui les formulent. Les électeurs, devenus de plus en plus avertis, scrutent ces mouvements avec une méfiance croissante, mettant en doute l’intégrité de leurs leaders. Enfin, cette période de pré-élection démontre la fragilité des alliances politiques, souvent construites sur des bases opportunistes plutôt que des valeurs partagées.

Les pièges et calculs mal posés
Dans ce contexte de tractations, certains acteurs politiques ont vu leurs stratégies se retourner contre eux. Les alliances de dernière minute, les soutiens conditionnels et les promesses électorales se sont parfois révélés être des épées de Damoclès, suspendues au-dessus de la tête de ces acteurs politiques. Les calculs mal posés ont entraîné des conséquences imprévues, érodant la crédibilité et l’authenticité des promesses faites aux électeurs. Cette tendance à sous-estimer l’intelligence des électeurs et à jouer avec leurs espoirs s’est avérée un pari risqué qui a coûté cher à plusieurs candidats. Les retournements de veste de dernière minute ont exacerbé le cynisme du public envers la classe politique, renforçant l’idée que les intérêts personnels priment souvent sur le bien commun. L’illusion de la victoire, basée sur des stratégies électorales mal conçues, s’est dissipée au matin des résultats, laissant place à la réalité amère de la défaite et de l’isolement.

Des alliances à double tranchant
La formation d’alliances, bien que stratégique dans le jeu politique, s’est avérée à double tranchant. D’une part, elle a permis à certains de renforcer leur position ou de bénéficier d’un soutien crucial. D’autre part, elle a entraîné des compromis parfois difficiles à digérer pour la base militante, qui a vu dans ces rapprochements une trahison des principes fondamentaux du parti. De surcroît, la volatilité des alliances a laissé des cicatrices durables dans le tissu politique, soulignant l’éphémérité des engagements pris en période électorale.

Dans ce ballet politique, l’ambition et la quête de pouvoir ont parfois conduit à des alliances contre-nature, bouleversant les équilibres traditionnels et déstabilisant les structures partisanes établies. Ces alliances éphémères, forgées dans le feu de la campagne électorale, ont souvent révélé leur fragilité au lendemain des scrutins, lorsque les intérêts divergents et les promesses non tenues sont venus au jour, exacerbant les tensions internes. En outre, le recours à ces alliances a parfois aliéné les électeurs fidèles, qui se sont sentis trahis par des virages stratégiques perçus comme opportunistes, mettant en péril la confiance et l’engagement de longue date envers les valeurs et idéaux du parti.

Conclusion : la réflexion après le verdict des urnes
Le verdict des urnes a révélé les gagnants et les perdants de ce jeu politique complexe. Pour certains, le prix à payer pour leur stratégie a été élevé, se traduisant par une perte de légitimité et de confiance auprès de leurs électeurs. Cette élection a souligné l’importance de la cohérence, de l’intégrité et de la vision à long terme dans la conduite des affaires politiques.

Le paysage politique sénégalais, à l’issue de cette période électorale, apparaît ainsi profondément remodelé, avec des leçons importantes pour l’avenir. L’heure est désormais à la réflexion sur les pratiques politiques et sur l’importance de privilégier l’intérêt général au-dessus des ambitions personnelles. Ceux qui ont été «tondus» dans ce processus pourront-ils rebâtir leur crédibilité et regagner la confiance des électeurs ? Seul l’avenir le dira, mais une chose est sûre : la politique, dans sa quête incessante de pouvoir, demeure un terrain fertile pour les leçons d’humilité et de pragmatisme.

Khadijatou CISSÉ – Fondatrice Wewaxtaan Coaching
Coach Formatrice Professionnelle en Intelligence Emotionnelle. ICF
certifiée EQi2.0 et EQ 360 Praticienne en PNL et en Méditation
+221 763790369 – Kcisse@wewaxtaan.com