Amadou Bâ sur l’affaire du titre 1451 R : «La procédure est tout à fait claire, légale et transparente»

Amadou Bâ n’a pas pu échapper au débat sur le titre 1451 R qui agite le landerneau politique. Devant les députés hier pour les besoins de l’examen du projet de loi de règlement du budget 2017, le ministre de l’Economie, des finances et du plan est largement revenu sur cette affaire, tout en se gardant de donner des détails. Pour lui, la «procédure est tout à fait claire, légale et transparente». Il estime que ce sont des politiciens qui fantasment tout en cherchant à nuire et à détruire. Amadou Ba souligne en outre, que «l’honnêteté intellectuelle exige que quand on aborde un dossier, on l’aborde de la manière la plus professionnelle et la plus sérieuse».
Revenant sur l’historique de cette affaire, il révèle que ce titre est d’abord estimé à 258 ha. Ensuite, il avait fait l’objet d’une vente en 1978 par la famille à Sai indépendance. «A partir de 1995, des héritiers contestent la vente auprès du Tribunal. En 1997, l’Etat, dans le cadre des projets des Parcelles Assainies à Rufisque, avait engagé une procédure d’expropriation et avait pris 121 ha à l’époque. Il a payé à Sai indépendance 605 millions de francs Cfa pour un premier acompte. Le reste a été payé par un échange. Après plusieurs années de contestation, notamment le 9 février 2012, le Tribunal casse la vente. Les héritiers ont par la suite cédé les créances à Sofico. Acheter une créance, ce n’est pas de l’intermédiation. C’est une activité régulière. Le barème tournait autour de 25 mille francs. Et c’est une commission de conciliation qui s’est réunie pour voir comment ajuster le barème pour éviter d’aller au Tribunal sinon c’est le juge des expropriations qui allait décider. Dès lors que Sofico a eu son homologation, et que le Tribunal ait cassé la décision, personne ne pouvait contester que l’Etat du Sénégal devait de l’argent aux héritiers. Ensuite, le Tribunal a demandé aux experts d’évaluer le prix réel du titre, cela tournait autour de 250 milliards. Et c’est sur ces entrefaites que la procédure de paiement a démarré. Les crédits sont gérés par la Direction des domaines. Il n’appartient pas au ministre des finances de dire que telle personne a eu telle somme ou telle. L’opérateur économique a plusieurs opérations avec l’Etat. Donc on ne peut se lever un beau jour pour dire un tel a 50 milliards sur une seule affaire», raconte Amdou Bâ.
D’après le ministre du Budget, Birima Mangara, dans cette affaire, l’Etat a payé 3,4 milliards. Amadou Bâ trouve ainsi tout à fait normal que quelqu’un soit victime d’une expropriation et décide d’avoir plus. «Il appartient à l’Etat, à travers les mécanismes mis en place, de préserver les intérêts du Trésor public et c’est ce qui a été fait dans cette opération de bout en bout», conclut-il.
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