Le ministre de l’Economie, des finances et du plan dégage ses responsabilités dans le blocage de certains projets de la mairie de Dakar. Le responsable de l’Apr aux Parcelles Assainies, Amadou Ba, suspend ses ambitions aux Législatives à la volonté du président de la République à qui il ne refusera «aucune mission».

Il est présenté comme un potentiel adversaire de Khalifa Sall pour le contrôle de Dakar aux prochaines Législatives. Amadou Ba n’a pas économisé ses arguments, hier, à l’émission «Grand jury» de la Rfm pour répondre aux accusations de blocage de certains projets du maire de Dakar. «Aucun projet de Khalifa Sall n’est bloqué au niveau du gouvernement», a-t-il affirmé. Mais la polémique autour de l’emprunt obligataire a de quoi mettre un bémol à cette assurance. Selon lui, ce dossier de la mairie de Dakar «posait des problèmes». Le ministre de l’Economie, des finances et du plan explique : «Il (Khalifa Sall) a été saisi par moi-même pour qu’on puisse l’aider, le soutenir et l’accompagner parce qu’il y avait un risque pour le Trésor public. Il n’en a pas voulu, a fait un recours et a été débouté par les juridictions sénégalaises. Donc, si Khalifa Sall n’a pas pu réaliser certains de ses programmes, la faute est à chercher de son côté. Par décence, nous sommes dans une République et il y a des choses qu’on ne peut pas faire. Le lien le plus significatif entre les communes et l’Etat se fait à travers le Trésor public. Il ne m’est jamais venu à l’esprit de parler à un seul percepteur, encore moins au directeur général du Trésor, du maire Khalifa Sall ou d’un autre maire. Chaque comptable public fait son travail conformément aux lois et règles qui régissent sa fonction. Donc, s’il a des problèmes, il n’a qu’à aller les chercher ailleurs et non au niveau de l’Etat.»

«Qui, plus que le ministre de l’Economie, pour défendre la vision de son chef ?»
Si d’aucuns le voient déjà en cheval de l’Apr pour diriger la liste de Benno bokk yaakaar dans la capitale, Amadou Ba, lui, s’en remet au président de la République qui a la prérogative d’investir qui il veut et où il veut. «Je ne lui refuserai pas une seule mission», a-t-il précisé. L’homme, lancé depuis le référendum du 20 mars et conforté par la victoire du «Oui» aux Parcelles Assainies, est réputé «ambitieux». Mais sa «seule ambition», souligne-t-il, c’est de «soutenir sans réserve» celui qu’il dit être son «modèle» sur le plan politique et économique, «convaincu» qu’il est de «sa vision pour un Sénégal émergent». Il dit : «C’est un homme très engagé pour ce pays. Par la grâce de Dieu et sa volonté, il m’a mis à un niveau où je dois participer à la mise en œuvre de sa vision. Par conséquent, j’ai l’obligation de le soutenir pour qu’il puisse réussir sa mission.» Mais au reproche de Moussa Touré qui estime qu’un ministre de l’Economie ne doit pas faire de la politique, M. Ba dit avoir un «avis tout à fait contraire». «Qui, plus que le ministre de l’Economie et des finances, pour expliquer et défendre la vision de son chef ? (C’est quelqu’un qui) est au cœur de la mise en œuvre de la vision du chef, surtout si ce chef s’appelle Macky Sall et surtout s’il fait des résultats aussi probants qui méritent d’être connus et vulgarisés. Je n’ai pas d’ambition politique à vrai dire. Mon souhait, c’est de soutenir encore une fois le Président Macky Sall qui m’a demandé d’aller militer aux Parcelles Assainies. S’il m’avait demandé d’aller à Grand Dakar où je suis né, j’irais le faire. S’il me demandait d’aller en complément d’effectif à Tamba­counda ou à Hamady Hounaré, je l’aurais fait. S’il m’avait demandé d’arrêter, à la minute qui suit, j’arrête tout engagement politique», explique-t-il.

«Ministre de l’Economie, Babacar Ba m’a beaucoup inspiré»
Amadou Ba réfute le qualificatif de «ministre de l’Economie et des finances le plus politique de l’histoire politique du Sénégal», rappelant que Babacar Ba, qui l’a «beaucoup inspiré», a été «au cœur du dispositif du Parti socialiste en son temps». Il dit : «Aujourd’hui, le Président Macky Sall est en train de mettre en œuvre sa vision et a besoin des Sénégalais qui sont autour de lui. Et il a demandé au ministre de l’Economie et des finances de l’accompagner, ce que je fais avec plaisir. Sans oublier que j’ai une autre mission, celle de participer au développement économique et social du pays et de gérer les finances. Ce que j’essaie aussi de faire avec  la plus grande rigueur.»
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