Installé hier à la tête du Conseil départemental de Ranérou au lendemain de sa démission de la mairie de ladite ville, Amadou Dawa Diallo a décidé de mettre les mains dans le cambouis pour changer le visage du Ferlo, dont les potentialités sont toujours restées en jachère.

Il avait l’embarras du choix après le verdict des dernières élections. Elu maire et président du Conseil départemental de Ranérou, Amadou Dawa Diallo a fait le choix de gérer le département. Il a été installé hier par le Préfet pour un mandat de cinq ans, au lendemain de sa démission de la mairie de Ranérou. Car il avait d’abord porté ses habits d’édile lundi, avant de céder le fauteuil pour prendre le Conseil départemental. Vêtu d’un grand boubou blanc avec un bonnet carré, il a été intronisé hier au Centre polyvalent de la capitale du Ferlo, devant les conseillers élus de la liste majoritaire et de la liste proportionnelle du camp adverse. Mais, il n’a pas de temps à perdre, car il a tant de «chantiers devant lui» pour optimiser le potentiel de cette zone agro-sylvo-pastorale. Par conséquent, il promet «d’insuffler une nouvelle dynamique de changement» pour le développement de la localité, dépourvue de plusieurs infrastructures sociales de base. Dans un discours ferme et teinté d’émotion, Amadou Dawa Diallo rappelle à ses collaborateurs que leur élection a suscité beaucoup d’espoir chez la population de Ranérou, dont le bureau du conseil a respecté strictement la parité : vice-présidente, vice-président et une secrétaire élue.

Dans cette zone enclavée, la santé sera «érigée en priorité, avec une dotation d’ambulances pour l’évacuation des malades et le relèvement du plateau médical». Evidemment, l’éducation sera «au cœur» de son mandat pour «résorber le gap de déficit en tables-bancs dans les écoles, l’éradication des abris provisoires», en collaboration avec les autorités compétentes. Sans oublier la création d’emplois pour les jeunes et des espaces verts et de loisirs, pour offrir aux populations un meilleur cadre de vie et améliorer leurs conditions d’existence, des événements religieux pour lesquels le conseil va apporter un appui considérable à leur réussite. Amadou Dawa Diallo s’engage à être un dirigeant impartial pour mener à bien «cette mission sacerdotale» : «Je ne ferai pas dans le parti pris, je serai juste, équitable et légaliste», a-t-il confessé. Il invite le conseil au travail, pour changer «totalement» le visage de ce département. Car, lors du scrutin du 23 janvier dernier, Amadou Dawa Diallo, membre de la mouvance présidentielle, qui a dédié cette victoire au Président Macky Sall, caracole devant ses adversaires avec un score de 54,45%.

Par ailleurs, M. Diallo s’est félicité du sacre des Lions en Coupe d’Afrique des Nations. Il a rendu un hommage appuyé à l’Equipe nationale et au président de la République. «C’est sous son magistère, au moment où il a été investi par ses pairs à la présidence de l’Union africaine, que le Sénégal est champion d’Afrique», se réjouit le responsable politique de Benno bokk yaakaar, très heureux.

Lors de son discours, le Préfet de Ranérou, Khadim Hann, a salué le bon déroulement du scrutin à l’issue duquel Amadou Diallo et ses alliés ont gagné les municipalités et le Conseil départemental de Ranérou. «A l’issue des élections, il a été dénombré un fort taux de participation de 72,23% au niveau de la commune de Ranérou», s’est félicité M. Hann. Face à l’engouement citoyen, certains bureaux de vote sont restés jusque tard dans la nuit. «C’est une expression de la démocratie, rendue possible grâce à l’Administration», explique le Secrétaire général du parti de la réforme. Selon le Préfet, cette situation «témoigne à suffisance de la préoccupation des citoyens quant à la gestion saine et vertueuse des affaires de leur localité, mais aussi et surtout de leur aspiration à un mieux-être».

Macky Sall va-t-il faire mieux que son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade, à Ranérou ? Ce dernier a en effet, signé le décret qui a érigé Ranérou en département en 2002. Mais, la localité ressemble toujours à un gros village qui n’a pas réussi à gommer son accent rural. Aujourd’hui, l’absence d’infrastructures sociales de base étrangle déjà une jeunesse, pour la plupart sans perspective. Quid de la promotion des cadres qui pourraient plaider pour leur localité ? Ranérou, qui regorge pourtant d’énormes potentialités, a du mal à décoller sur le plan économique. Maintenant, «l’heure du changement» a sonné.
Par Demba NIANG – Correspondant