La note est salée pour le proviseur du lycée de Kahone. Mamadou Djibril Dia a été condamné hier à 5 ans de prison ferme assortis d’une amende de 500 mille francs et la confiscation de tous ses biens. Poursuivi pour fraude à l’examen et concours, association de malfaiteurs, escroquerie, obtention frauduleuse d’avantage matériel indu et blanchiment de capitaux, complicité, le proviseur du lycée de Kahone a reconnu avoir remis des épreuves en 2016 à l’élève Fatou Bakhoum moyennant la somme de 50 000 francs. Un geste qu’il a réitéré en 2017 quand la même fille a sollicité ses services pour sa cousine, qui se trouvait à Tambacounda et qui avait passé le Bac à plusieurs reprises sans succès, moyennant la somme de 100 mille francs pour les épreuves de français, d’histoire et de géographie et d’anglais. Dans la même veine, ses collègues Pape Omar Mboup et Saliou Sarr, respectivement professeurs de français et d’anglais, ont été condamnés à 2 ans dont un an ferme. Leur collègue de l’école privée Yalla Suren a pris aussi 2 ans ferme et devra payer une amende de 18 millions de francs.
Chez les élèves cités dans cette affaire de fraude, les notes ont été bien réparties. Fatou Bakhoum et Ndew Badiane ont pris 2 ans dont un an ferme. Alors que le reste de la bande se contente de 6 mois à 2 ans de sursis. Selon Me Barro, avocat de certains potaches, «cette décision est empreinte de sagesse, de compréhension et d’humanisme parce que le juge a tenu compte des circonstances atténuantes du fait que les prévenus sont des délinquants primaires. Ils n’ont jamais eu maille à partir avec la justice. Ils sont régulièrement domiciliés et beaucoup d’entre eux ont bénéficié de liberté provisoire. En plus, ils ont eu à regretter les actes répréhensibles qu’ils ont eu à poser. Nous estimons que cette décision est satisfaisante. C’est une peine légère pour certains qui sont presque libres», s’est-il réjoui. En revanche, remarque l’avocat, les peines ont été un peu sévères pour le proviseur et le professeur de Yalla Suren.
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