Félicité, le film déjà multi-primé du réalisateur franco-sénégalais Alain Gomis, était très attendu du public à Khouribga. La réputation de ce long métrage, après son triomphe à la Berlinale, comme au dernier Fespaco, a fait que tous les cinéphiles présents à la 20e édition du Festival de cinéma africain de Khouribga sont allés le voir ou le (re)voir. Mais le plus intéressant, c’est qu’ici comme dans le cas de tous les films en compétition, les critiques ont jeté leur regard sur cette production de Cinekap. Et tous, sinon presque, sont d’avis que ce film est «assez abouti» et pourrait même être perçu comme le symbole d’un «véritable renouveau du cinéma africain». Ils ont mentionné en ce sens que «la force du film réside à la fois dans son exigence et son accessibilité».
Au cours de cette rencontre-échange à laquelle le réalisateur n’a pas pu prendre part, son producteur Oumar Sall a délivré le message du film affirmant que «Félicité nous interroge plus sur nos intériorités que nos réalités sociales». Se félicitant du fait que cette œuvre soit une coproduction Sud-Sud, Oumar Sall a estimé que ce film est un cas d’école pour les productions africaines. En mettant l’accent sur l’importance de la co-production africaine, il a estimé que «les grands festivals comme celui de Khouribga contribuent à la protection et à la défense du cinéma africain».
Ce film est l’histoire d’une vie qui bascule en quelques secondes. Félicité, chanteuse de bar à Kinshasa, apprend que son fils est à l’hôpital, victime d’un accident de moto qui nécessite une opération urgente et coûteuse. Et Félicité n’a pas d’argent. Alors, elle va arpenter les rues de la ville pour supplier, mendier, harceler ses proches pour réunir la somme nécessaire et soulager son enfant.