L’Apr considère que Khalifa Sall a été débouté par la Cour de justice de la Cedeao sur la requête pour sa mise en liberté d’office, mais aussi sur la cessation des poursuites dans l’affaire de la caisse d’avance de Dakar. Seydou Guèye, porte-parole du parti présidentiel, a aussi indiqué que la décision rendue sur la confiscation des biens de Karim Wade à Monaco «ne remet absolument pas en cause» la décision de la justice sénégalaise.

Les interprétations sur l’arrêt de la Cour de justice de la Cedeao dans l’affaire de la caisse d’avance sont loin de s’estomper. L’Alliance pour la République (Apr) estime que la juridiction communautaire a débouté les conseillers de Khalifa Sall sur la demande de mise en liberté d’office de leur client et sur la cessation des poursuites. Hier, en conférence de presse, le porte-parole du parti au pouvoir a soutenu que sur 18 points de la requête de la défense, la Cour en a débouté les 14. Ce qui constitue, à ses yeux, un «vrai camouflet» infligé à l’édile de Dakar et ses co-prévenus. Par exemple, explique-t-il, «sur la réparation sollicitée, elle était de l’ordre de 50 milliards, la Cour a ramené les prétentions des conseillers du maire de Dakar à 35 millions de F Cfa à titre d’indemnisation».

«La décision du juge de Monaco ne remet pas en cause celle de la justice sénégalaise»
Seydou Guèye est aussi revenu sur la décision du Tribunal correctionnel de Monaco qui a refusé d’ordonner la confiscation des biens de Karim Wade. «La dernière décision du juge de Monaco ne remet absolument pas en cause la décision de la justice sénégalaise, malgré le triomphalisme infantile des affidés de monsieur Karim Wade. Ce verdict de la justice française montre juste les limites de la coopération judiciaire, à l’instar des difficultés rencontrées par des pays engagés dans la procédure de recouvrement de biens mal acquis bien avant ou bien après l’Etat du Sénégal», souligne-t-il. Pour lui,  «les faits qui accablent monsieur Karim Wade sont constants et l’intime conviction du juge s’est traduite par une peine d’emprisonnement qui n’a pas été effacée par la grâce présidentielle».

«Karim sait mieux que quiconque qu’il ne peut être ni électeur ni éligible»
Autre point abordé concernant Wade-fils, c’est le rejet de son inscription sur les listes électorales que le Pds impute au régime en place qui «veut barrer la route» à un adversaire pour la Présidentielle de 2019. «Le passage de Karim devant la commission administrative au Koweït n’est rien d’autre qu’un coup médiatique de plus, car suivant les dispositions de l’article L31 du Code électoral, Karim Wade sait mieux que quiconque qu’il ne peut être ni électeur ni éligible», rappelle celui qui est par ailleurs le porte-parole du gouvernement. Dans la même veine, l’Apr a précisé que la validité d’une inscription sur les listes électorales ou d’une candidature n’est pas du ressort du président de la République, mais de la loi. «Alors, que l’on ne vienne pas mêler monsieur le président de la République à cette affaire», supplient les camarades de Macky Sall. Luc Sarr voit dans ces deux affaires une «stratégie politico-médiatique» de leurs adversaires qui font dans la «désinformation, l’intoxication et les contrevérités pour détourner l’attention des Sénégalais des questions de fond, des faits et des vérités judiciaires».
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