Dans son combat pour annuler l’arrêté portant cessation de parution et de diffusion des «médias non conformes» au Code de la presse, le Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse du Sénégal (Cdeps) a perdu une première manche, hier. En effet, selon un communiqué de l’organisation, le juge des référés a jugé «irrecevable la première requête en annulation introduite par le pool d’avocats dirigé par Me El Hadj Amadou Sall». Tout en précisant que la décision motivée et écrite du juge des référés n’a pas encore été portée à l’attention des parties, le Cdeps ne désarme pas et prépare déjà la prochaine manche. «Une nouvelle requête sera introduite devant le juge des référés pour juger, sur le fond, de l’illégalité de l’arrêté du ministre de la Communication, qui a décrété de manière arbitraire la cessation de parution et de diffusion des médias», informe l’organisation dirigée par Mamadou Ibra Kane. Pour le Cdeps, la bataille est loin d’être finie. «Me Sall a informé que lors des débats, l’Avocat général et l’Agent judiciaire de l’Etat auraient tous deux affirmé que le ministre de la Commu­nication n’a aucune compétence pour ordonner l’interdiction de diffusion et de parution des médias», relève le Cdeps pour légitimer la poursuite de l’action en Justice. Pour le Cedps, il ne fait aucun doute que l’arrêté du ministre de la Commu­nication, des télécommunications et du numérique est lourd de conséquences et doit être rectifié par la Justice. «Cet acte inique du ministre, sans aucune base légale, a provoqué la fermeture d’entreprises de presse et le chômage de plusieurs milliers de professionnels des médias, mères et pères de famille, en cette veille de Tabaski 2025», déplore le Cedps. Et selon les patrons de presse, cette décision a nui à la réputation des entreprises de presse, qui ont subi un coup auprès de l’opinion, des annonceurs et des bailleurs. «L’Etat devrait en faire les frais, en payant des dommages et intérêts pour les préjudices subis», insiste le communiqué. Pour rappel, suite à une procédure de validation conduite par ses services, le ministère de la communication avait rendu publique une liste de 258 médias déclarés «conformes aux dispositions du Code de la presse», contre 381 non conformes. Alioune Sall avait, par la suite, publié un nouvel arrêté en date du 22 avril 2025, qui sommait les organes de presse non conformes aux critères de cesser toute diffusion ou tout partage de contenus, de supports, en application des dispositions du Code de la presse.
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