Après l’élection du président et celle des membres du Bureau de l’Assemblée nationale, à l’occasion du démarrage de la XVème Législature, voici venue l’heure de la mise en place des différentes commissions de l’institution parlementaire. La séance de ce vendredi sera très scrutée, puisque celle de lundi dernier s’était terminée par un boycott du Groupe parlementaire «Takku Wallu Senegaal», qui s’était vu privé du poste de 8ème vice-président. L’attitude des différents acteurs va déterminer l’ambiance de la séance d’aujourd’hui.Par Ousmane SOW – 

Après le démarrage de la XVème Législature avec l’élection du président et celle du Bureau de l’Assemblée nationale, les députés, toutes couleurs politiques confondues, vont se retrouver aujourd’hui à la Place Soweto. L’Hémicycle accueille encore les 165 parlementaires, convoqués pour la circonstance par le nouveau président, El Hadji Malick Ndiaye, pour la mise en place des différentes commissions de l’Assemblée nationale avec l’élection des présidents de ces démembrements de la Représentation nationale, qui traitent de divers domaines d’intervention du gouvernement liés à la vie de la Nation.
En principe, l’une des commissions devrait revenir au groupe parlementaire de l’opposition, plus connu sous le nom de «Takku Wallu» et qui est essentiellement composé de responsables de l’ancien régime.
Témoignant sa reconnaissance à son ancien ministre de l’Environnement et du développement durable, Abdou Karim Sall, pour s’être allié avec son groupe parlementaire, l’ancien Président Macky Sall a décidé de lui octroyer la présidence de la seule commission qui devrait revenir à «Takku Wallu Senegaal». Le député Abdou Karim Sall a été élu grâce au plus fort reste, obtenu avec la liste «And ci kolute nguir Senegaal» (Aks).
L’Assemblée nationale travaillera-t-elle à éviter que l’incident de lundi dernier se reproduise ? Tout dépendra de l’ambiance qui règnera aujourd’hui au sein du Parlement. Mais aussi de l’attitude des principaux acteurs -130 députés du pouvoir (Pastef) et 17 parlementaires du Groupe Takku Wallu Senegaal (opposition)- à œuvrer à une mise en place des commissions sans heurts.
Lundi dernier, l’élection du président et celle des membres du Bureau de l’Assemblée nationale avaient tiré en longueur. Les députés ont passé au sein de l’Hémicycle plus de 10 tours d’horloge pour procéder à l’installation de celui à qui devait revenir le Perchoir et celle de ses principaux collaborateurs. Non sans créer un incident. Le Groupe parlementaire «Takku Wallu Senegaal» s’est vu privé du poste de 8ème vice-président de l’Assemblée nationale, le seul qui devait lui revenir de droit dans cette instance. Ayant proposé son membre, l’honorable député Mouha­madou Ngom dit Farba, le groupe parlementaire de l’opposition «Takku Wallu Senegaal» a vu le camp du pouvoir, incarné par les députés de Pastef, lui demander de présenter une candidate, en application de la loi sur la parité. N’ayant pas répondu favorablement à la demande du camp du pouvoir, le groupe parlementaire dirigé par Me Aïssata Tall Sall a vu Pastef proposer Madame Ramatoulaye Bodian, élue sur la liste majoritaire du département de Guédiawaye, au poste de 8ème vice-présidente de l’institution parlementaire. Une attitude qui n’a pas eu l’heur de plaire aux membres du Groupe parlementaire «Takku Wallu Senegaal» qui, pour exprimer vivement leur colère, ont décidé de boycotter le reste de la séance.
La présidente dudit groupe parlementaire dénoncera la démarche du camp Pastef. Puisque Aïssata Tall Sall accuse celui-ci d’accaparer tous les postes du Bureau de l’Assem­blée nationale. Et pour remettre en cause la validité du Bureau de l’Assemblée nationale, Me Tall et ses collègues députés du même camp parlementaire annoncent qu’ils vont déposer des recours au niveau de la Justice. Leur constat est établi et leur conviction est forte à ce propos : c’est que l’Assemblée nationale, à travers la mise en place de son Bureau, ne respecte pas du tout la loi sur la parité. Mais aussi, elle a violé le droit de l’opposition à avoir un poste de vice-président dans ladite instance.