La modification de l’article 87 portant révision de la Constitution,  qui a fait l’objet de vives polémiques depuis quelques jours, n’est plus à l’ordre du jour. Le Président Macky Sall a décidé de retirer purement et simplement le projet de loi en question.

Par Ousmane SOW – Après avoir annoncé qu’il ne sera pas candidat à l’élection présidentielle de 2024, le chef de l’Etat, Macky Sall, donne encore une belle leçon aux parlementaires et aux hommes politiques sénégalais et de l’étranger. A l’écoute de son Peuple, il a en effet décidé de retirer le projet de loi portant révision de la Constitution, en son article 87, qu’il avait soumis pour examen à l’Assemblée nationale, hier lors de l’ouverture de la première session extraordinaire de l’année 2023.

A ce propos, Dr Malick Diop, le 4ème vice-président de l’Assemblée nationale, dira, après la suspension de la plénière, que le groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (Bby), qui prend en compte les aspirations des Sénégalais, a pensé que ce n’était pas opportun d’y ajouter l’article 87. «Le président de la République, qui a été à l’écoute de son groupe, a donc décidé de retirer l’article», a déclaré le parlementaire. Comme pour confirmer ses dires, le député socialiste, Abdoulaye Wilane, ajoute que le Président Macky Sall a entendu ses parlementaires et le reste du Sénégal. A son avis, le chef de l’Etat a pensé qu’il était plus serein, plus conforme à la volonté populaire de retirer purement et simplement la loi portant révision de la Constitution. «Macky Sall, en le faisant, reste un Président citoyen, humble et qui écoute. Il reste un grand monsieur parce que la problématique de la dissolution et les interpellations qui ont été faites, et les agitations politico-médiatiques sur les intentions infondées qu’on lui prêtait, lui recommandent de rester au-dessus de tout soupçon», s’est réjoui le député socialiste de Kaffrine, tout en estimant que c’est une belle leçon d’humilité que le Président a encore donnée aux parlementaires et aux hommes politiques.

A signaler que les députés de la 14ème Législature étaient convoqués en session extraordinaire pour adopter les conclusions issues du dialogue national. Parmi ces conclusions, la révision du Code électoral devant permettre à Khalifa Sall et Karim Wade d’être candidats à la prochaine Présidentielle, mais aussi la révision de l’article 87 de la Constitution qui permettrait au président de la République en exercice de dissoudre l’Assem­blée nationale à tout moment.
Cependant, la séance plénière n’a pas été finalement tenue comme prévu.
Ouverte à 11h 05 mn par le président Amadou Mame Diop, 158 députés étaient présents dans la salle. Le quorum était atteint, ce qui a permis au président de l’As­semblée nationale de déclarer ouverte la session extraordinaire au moment où les députés de l’opposition élevaient la voix pour faire appel au règlement. Amadou Mame Diop, qui a fait état des projets de loi reçus, a suspendu la séance pour convoquer illico presto la Conférence des présidents pour étudier les projets de loi déposés par le gouvernement afin de proposer le calendrier des travaux en commission technique avant d’aller en plénière pour délibérer.
En tout cas, c’est tout le sens qu’il faut donner à l’ouverture de la première session extraordinaire convoquée hier sur demande de l’Exécutif.