En votant hier les allocations allouées pour l’année 2022 au ministère de la Culture et de la communication, certains députés ont plaidé pour la mise en place d’un budget dédié à l’entretien des grandes infrastructures culturelles, comme le Musée des civilisations noires, le Monument de la Renaissance.Par Aliou DIALLO

– Les représentants du Peuple sont soucieux de l’état des grands édifices culturels du pays. Le vote du projet de budget 2022 du ministère de la Culture et de la communication hier, a été l’occasion, pour certains parlementaires, de soumettre, dans ce sens, quelques suggestions au ministre de la Culture. Aussi, ces derniers ont-ils ont plaidé pour la mise en place d’un budget dédié à l’entretien des grandes infrastructures culturelles, comme le Musée des civilisations noires, le Monu­ment de la renaissance, etc.
Le ministre Abdoulaye Diop, tout en répondant à ces interpellations, a annoncé la réhabilitation et la redynamisation des sites historiques et des lieux de mémoire.
En écho, le ministre des Finances et du budget, Abdoulaye Daouda Diallo, a rappelé les édifices culturels à réhabiliter, dans le cadre des 5 milliards de francs Cfa qui sont logés à la présidence de la République, ajoutés au budget de 29 milliards de francs Cfa. Il s’agit du Sanctuaire mémorial de Popenguine, la Cathédrale de Ziguinchor, la Grande mosquée blanchot, la Grande mosquée omarienne, la Grande mosquée de Mbour, celle de Saint-Louis, le Centre multifonctionnel Cheikh Moussa Camara de Gangel Souley, la résidence du khalife de Thiéneba, la mosquée de Fatick et la Grande mosquée de Sédhiou, etc.
Par rapport au projet de construction du mémorial du bateau Le Joola, le ministre Abdoulaye Diop a indiqué que son budget est de 1 654 500 000 francs Cfa pour cette année. En cas de besoin, ajoute-t-il, des ressources additionnelles pourront être accordées audit projet.
L’équipement en matériel adéquat du Centre culturel Blaise Senghor a été aussi sollicité. Les députés ont aussi attiré l’attention du ministre Abdoulaye Diop, sur l’état de «délabrement» de certains centres culturels régionaux. Rappelant l’importance d’honorer les figures emblématiques de la culture sénégalaise, à l’image de Thierno Souley­mane Baal avec la révolution torodo au Fouta, les députés ont fait un plaidoyer pour les artistes en activité, pour une amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
Le budget 2022 du ministère de la Culture et de la communication va être réparti entre 4 programmes. Il s’agit du programme «promotion et valorisation des industries culturelles et créatives», qui vise à développer et mieux structurer l’économie de la culture. Il y a également le programme «développement et encadrement du secteur de la communication», qui a pour objectif, selon le ministre, de développer et valoriser le paysage médiatique, à travers le renforcement du cadre juridique, entre autres. A côté de ces deux programmes, il y a également ceux qui portent sur la «promotion et la valorisation du patrimoine culturel» et «pilotage, coordination et gestion administrative».
Les résultats obtenus par son ministère, malgré la pandémie du Covid-19, ont été rappelés par le ministre. Il a cité l’accompagnement des industries culturelles et créatives, l’appui aux éditeurs et écrivains, aux acteurs du sous-secteur du cinéma et de l’audiovisuel, etc.
Le budget du ministère de la Culture et de la communication, qui s’élève à 61 666 792 521 francs Cfa en 2022, en autorisation d’engagements, et à 29 062 525 802 francs Cfa, en crédits de paiement, a été adopté hier, à la majorité, par les députés.

Le ministre de la Culture, sur le concours Miss Sénégal : «Il faut juste aider les gens à mieux l’encadrer»

Sur le viol présumé de Miss Sénégal 2020, le ministre de la Culture n’a pas la même lecture que ceux qui réclament le retrait de la licence à l’organisatrice, Amina Ba­diane. «Ce sont les privés qui s’organisent. Ce qu’il faut noter aujourd’hui, c’est une affaire de manifestation privée qui est dans notre contexte culturel. Mais, il est clair qu’aujourd’hui, avec tout ce qui se passe, il est  important que tous les acteurs, ensemble, qu’on revisite la question», a déclaré hier le ministre Abdoulaye Diop.
En marge du vote du budget de son département, il a soutenu que la réflexion se poursuit. «L’idée, c’est une très bonne compétition, il faut juste aider les gens à mieux l’encadrer, à mieux l’organiser», ajoute-t-il.