Le président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) s’est prononcé hier sur l’affaire des vidéos, jugées «provoquantes et outrageantes sur le mouridisme». Selon Babacar Diagne, il est tôt d’annoncer la sanction à prendre bien qu’ils soient en train de l’étudier. Même si les responsables de Tdk Tv ont demandé pardon à la communauté mouride.

Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) a été saisi par Touba pour se plaindre de la diffusion par la chaîne en ligne Tdk Tv, des vidéos «provoquantes et outrageantes» sur le la communauté mouride. Laquelle avait diffusé des vidéos «illustrant des sujets provocateurs et outrageants sur le mouridisme». Le nouveau patron de l’organe de régulation ne met pas de gants pour condamner la diffusion de ces éléments par ce média en ligne : «Ce qui s’est passé est effectivement très grave, car on s’est attaqué à des croyances. J’ai été très excédé et outré par ce que j’ai vu qu’on a pu appeler Wadial magal. Ç’aurait pu entraîner des violences. Il y a des gens qui en veulent à l’islam. Des personnes extrêmement puissantes et riches rôdent autour du Sénégal et sont prêtes à financer pour s’attaquer à l’islam et aux confréries.» En attendant, M. Diagne informe que son équipe est en train de travailler avec d’autres structures de l’Etat pour étudier la forme de sanction à prendre. Même si les auteurs de cette «attaque» ont demandé «pardon à travers une vidéo» qu’ils ont publiée. «C’est à Touba de donner le pardon, pas à nous, il est possible qu’il pardonne et on tourne la page. On attend sa réaction», dit-il. En tout cas, l’ex-Dg de la Rts appelle à plus de vigilance et de rigueur pour éviter ces dérapages.
Nommé dans un contexte où la presse en ligne connait un flux important devenu presqu’incontrôlable, M. Diagne a annoncé qu’ils consacrent leurs efforts avec l’appui de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) pour réguler le secteur. «Nous sommes très en avance», annonce l’ex-ambassadeur du Sénégal à Washington. Cette approche fait partie de sa nouvelle méthode de travail, qui consiste à établir avec la presse et les patrons des médias un rapport de confiance, de respect pour changer les choses. Il explique : «On ne peut pas changer les choses avec une baguette magique, car il y a trop de dysfonctionnements aujour­d’hui. Nous sommes venus pour établir un rapport de dialogue, de proximité.» Dans ce sillage, il a entamé des rencontres avec les différents médias : «J’ai entamé une tournée, j’étais à 2Stv, à la Tfm. J’irai à la Rts, à Walf Tv, à Sen tv, Dtv, à Sud Fm, E-medias pour discuter avec les différents promoteurs et leur expliquer notre vision, leur dire voilà ce que nous voyons comme problèmes et discutons. C’est ça qu’il faut pour aller vers un meilleur paysage de l’audiovisuel.» Quid de la campagne électorale ? «Je vais me rapprocher des différentes chaînes, recevoir des reporters, et voir avec elles quelles sont les responsabilités d’un reporter de campagne et qu’est-ce qu’il faut faire pour l’aider à faire son travail au mieux», informe le président du Cnra.

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