La loi va s’appliquer contre toute personne qui diffuse des informations qui portent atteinte à la Défense nationale, prévient l’Armée. Et c’est la deuxième mise en garde de l’Armée.

Par Aliou DIALLO – L’offensive militaire en Casamance, qui a permis de récupérer plusieurs bases rebelles, est ponctuée de mises en garde. Pour la deuxième fois, l’Armée a publié une note de mise en demeure à l’endroit des différents intervenants dans le champ de la diffusion de l’information. A titre professionnel ou non, ils sont priés de prêter une attention particulière à ne pas diffuser ou relayer des informations susceptibles de porter atteinte à la Défense nationale, quel qu’en soit le support et par quelque moyen qu’ils l’ont acquis. C’est la mise en garde de l’Armée à travers la Direction des relations publi­ques des Armées (Dirpa). Elle signale que la protection du secret relatif à la défense relève d’un régime juridique strict. Il est applicable à l’ensemble des citoyens (civils et militaires) et aux étrangers qui, sans en avoir la qualité, procèdent à la divulgation ou diffusion, malveillante ou non, des informations y relatives.
Dans un communiqué, la Dirpa cite les textes pour argumenter ses déclarations. Elle dit : «Les crimes et délits pour atteinte à la défense nationale sont sanctionnés par le Code pénal sénégalais en ses articles 60 et subséquents, et notamment l’article 64 qui vise toute personne qui, «sans intention de trahison ou d’espionnage, aura porté à la connaissance d’une personne non qualifiée ou au public, une information militaire non rendue publique par l’autorité compétente…».» Et d’ajouter : «Tous les documents ayant trait à la préparation et à la conduite des opérations, non rendus publics par l’Etat-major général des Armées, entrent dans cette catégorie. Leur diffusion ou divulgation tombe sous le coup de la loi.»
Dans le même sillage, la Dirpa ajoute que le décret en 4ème référence et son instruction d’application précisent par ailleurs les différentes classifications des informations considérées comme secrètes. Mais aussi rappellent les dispositions relatives à la mise en jeu de la responsabilité pénale des contrevenants. Et les sanctions pénales prévues par le Code de justice militaire cité en deuxième référence, applicable aux militaires et paramilitaires ainsi qu’à leurs complices civils dans certains cas, sont beaucoup plus sévères.
Le 25 janvier dernier, le ministre des Forces armées mettait aussi en garde les professionnels de l’information. Dans un communiqué, il indiquait que «la protection du secret relatif à la Défense nationale, relève d’un régime juridique strict. Il est applicable à l’ensemble des citoyens sénégalais (civils ou militaires) et aux étrangers qui, sans en avoir la qualité, procèdent à la divulgation ou diffusion, malveillante ou non, des informations y relatives». Cette sortie faisait suite à l’accrochage entre une unité de l’Armée et des éléments du Mfdc en Gambie, au sud de Bwiam, sur l’axe Kampanti-Kappa-Kambagol. Il y avait eu 3 morts du côté des Jambaars et 9 militaires avaient été pris en otage par Salif Sadio avant qu’ils ne soient libérés quelques jours plus tard. Après cet épisode, l’Armée avait lancé une vaste offensive qui a permis de démanteler les bases de Salif Sadio et de César Atoute Badiate.