Pape Alé Niang, en prison depuis plus d’un mois, fera face aujourd’hui, au juge d’instruction pour être entendu dans le fond du dossier. La Coordination des associations de presse rappelle aux autorités la nécessité de libérer le directeur de publication de Dakar Matin, qui observe depuis le 2 décembre dernier, une grève de la faim.
Avec l’audition de Pape Alé Niang prévue aujourd’hui, la Coordination des associations de presse (Cap) espère une suite heureuse : la libération du journaliste. Elle interpelle les autorités, notamment le président de la République, de la nécessité de libérer «immédiatement et sans condition» Pape Alé Niang, incarcéré depuis plus d’un mois à la Maison d’arrêt de Sébikotane. Pour la Cap, l’incarcération du directeur du site d’information Dakar Matin est une entrave à la liberté de la presse dans le pays. «Cette affaire balafre incontestablement le visage de démocratie sénégalaise et écorche très nettement l’image du président de la République sur la scène internationale.» La coordination ne manque pas également de rappeler au Président Macky Sall «son double engagement, en 2015 et 2018, de ne jamais mettre en prison un journaliste durant son magistère», rappelle la Cap dans un communiqué.
Par ailleurs, la Cap ne cache pas sa préoccupation sur l’état de santé du directeur de Dakar Matin. Selon toujours le communiqué, «l’état de santé de Pape Alé Niang n’a cessé de se dégrader à une vitesse inquiétante» depuis qu’il a entamé une grève de la faim, le 2 décembre dernier. «La coordination espère, toutefois, que les autorités politiques et judiciaires impliquées dans ce dossier ont décrypté les nombreux messages reçus de partout et les appelant à revenir à la raison». Sinon, elle risque d’intensifier «le combat sous toutes ses formes et dans les plus brefs délais». Après la tenue ce mardi, du deuxième Conseil des médias, la Cap annonce un éventuel boycott des rencontres gouvernementales et une journée sans presse si Pape Alé Niang n’est pas libéré après son audition dans le fond.
Le journaliste a été arrêté le 6 novembre et inculpé pour «recel de documents administratifs et militaires, diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions de la République, divulgation d’informations non rendues publiques par l’autorité compétente de nature à nuire à la Défense nationale».